Une mère qui battait ses enfants ne peut plus les voir
SAINT-JÉRÔME | Une mère qui battait ses deux enfants à coups de bâton et de tapette à mouches depuis leur plus jeune âge vient de se faire interdire tout contact avec eux par la cour.
La femme de 38 ans ne pourra pas non plus communiquer avec le père des enfants, qu’elle a également violenté pendant une quinzaine d’années.
Cela fait partie des conditions que le juge Michel Bellehumeur a imposées à la dame en rendant sa sentence, hier, au palais de justice de Saint-Jérôme.
Celle que l’on ne peut nommer pour protéger l’identité des victimes n’hésitait pas à frapper les membres de sa famille au moindre excès de colère.
Elle a déjà traîné sa fille dans sa chambre en la tirant par les cheveux ou soulevé son fils dans les airs en le serrant à la gorge, a relaté la procureure de la Couronne au tribunal, le 16 juin dernier.
À cette date, la mère de famille a reconnu sa culpabilité à des chefs de voies de fait, voies de fait armées, voies de fait causant des lésions et menaces.
«Demande urgente» de la DPJ
L’enquête qui a mené à l’arrestation de la dame en mai 2014 a débuté après une «demande urgente» de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).
Le père des enfants – et conjoint de la dame – a raconté aux enquêteurs que la violence conjugale a commencé en 1998, soit un an après le début de la relation de couple.
Sa conjointe avait tendance à être plus agressive lorsqu’elle consommait de l’alcool, a-t-il mentionné. Et le couple en prenait régulièrement.
La violence a pris plus d’ampleur après la naissance des enfants, au milieu des années 2000.
À une reprise, la mère de famille a fracassé la tête de sa fille sur un mur parce qu’elle jugeait que celle-ci avait fermé la porte trop fort.
Menace au couteau
À un autre moment, la femme a menacé son conjoint avec un couteau parce qu’il prenait un bain depuis trop longtemps, selon elle. Il a réussi à la maîtriser, mais cette dernière a alors empoigné fermement les parties génitales de l’homme jusqu’à ce qu’il se plaigne de douleur. Enfin, la dame aurait menacé de tuer son conjoint et ses deux enfants «un par un».
Hier, le juge Bellehumeur a noté que la mère avait repris sa vie en main dans la dernière année, notamment en suivant une thérapie.
C’est pourquoi il a consenti à ce que la femme bénéficie d’une sentence avec sursis, à laquelle s’ajoutent 200 heures de travaux communautaires. Elle ne pourra pas se trouver en présence de ses enfants, sauf si la DPJ lui donne l’approbation et qu’un autre adulte est présent.
-Avec la collaboration de Christian Plouffe
http://www.journaldemontreal.com/2015/10/14/une-mere-qui–battait-ses-enfants-ne-peut-plus-les-voir