Une habitude, un moyen de contraception
Elle est accusée d’assassinat de mineurs. Dominique Cottrez comparaît, ce jeudi, devant les Assises du Nord, à Douai, dans une affaire d’octuple infanticides à Villers-au-Tertre, un village près de Douai. A 50 ans, l’ancienne aide-soignante encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Des nourrissons dans des sacs
L’affaire se déclenche le 24 juillet 2010 par la découverte de sacs-poubelle enterrés dans un jardin, au cours de travaux, à Villers-au-Tertre. Dans deux des sacs, le nouveau propriétaire de la maison, installé depuis trois ans, retrouve deux cadavres de nourrissons.
L’enquête de la gendarmerie s’oriente très vite vers les anciens propriétaires, dont la benjamine d’une fratrie, Dominique Lempereur, mariée à Pierre-Marie Cottrez. Cette dernière avoue qu’après avoir eu deux enfants en 87 et 88, elles n’en voulaient plus. Lorsqu’elle était tombée enceinte en 89 et 91, elle avait étranglé les nouveau-nés à leur naissance avant de les cacher dans des sacs-poubelle.
« Une habitude, un moyen de contraception »
Six autres cadavres de nourrissons, portant le nombre total à huit, étaient retrouvés dans le garage sur les indications de Dominique Cottrez. Ces enfants seraient nés entre 1994 et 2000. Elle a expliqué dans une expertise psychiatrique que ce geste « devenait une habitude, presqu’un moyen de contraception ».
Des faits prescrits ?
Par ailleurs, ce procès marque l’épilogue d’un long feuilleton judiciaire autour de la prescription des faits. Depuis le début de l’affaire, les avocats de Dominique Cottrez, Marie-Hélène Carlier et Franck Berton, ont tenté de la faire reconnaître. Les corps ont été découverts plus de dix ans après la commission des faits.
Or, la cour de cassation a estimé que « la clandestinité des naissances et des morts caractérisait un obstacle insurmontable à l’engagement des poursuites » et que, de ce fait « le délai de prescription s’était trouvé suspendu jusqu’à la découverte des corps »
L’obésité et le rôle du mari
En effet, l’obésité de Dominique Cottrez avait permis de cacher chaque grossesse. L’accusée, elle-même, a invoqué une relation incestueuse avec son père, décédé en 2007, pour expliquer sa « terreur » de voir ses grossesses découvertes.
Reste à savoir quel rôle va jouer son mari, Pierre-Marie Cottrez, lors de ce procès. Il a toujours nié être au courant de la situation.