« Une femme victime acquiert un statut, un homme victime le perd, »
« Une femme victime acquiert un statut, un homme victime le perd, » m’affirmait récemment le psychologue et auteur Yvon Dallaire en entrevue à mon émission de radio Tant qu’il y aura des hommes… Cette affirmation m’est revenue en mémoire à la lumière de l’affaire Éric Salvail, qui fait les choux gras des médias en ce moment. En effet, même la nouvelle ministre de la Condition féminine, Hélène David, a admis récemment que des hommes pouvaient être victimes d’agression sexuelle. Tout arrive, décidément…
Si on sort peu à peu d’un certain coma idéologique pour réaliser qu’un homme puisse être agressé par un homme, qu’en est-il quand c’est une femme qui agresse une victime masculine ? Malgré le fait que les enseignantes agresseuses, notamment, fassent régulièrement la manchette, il se trouve toujours des gros malins pour dire qu’un garçon doit s’estimer chanceux d’avoir été initié par une « femme d’expérience ». Encore heureux qu’on ne l’accuse pas de détournement majeur…
L’une de ces victimes, un jeune homme du nom de Maxime, a tenté auprès de tous les médias de faire entendre son témoignage. Aucun n’a voulu l’écouter. J’en ai décidé autrement afin de compenser, dans la mesure de mes modestes moyens, la déplorable incurie de ces « institutions » respectables qui jouent les justiciers dès qu’une femme semble à tort ou à raison opprimée, mais qui se la ferment devant les nombreuses problématiques inhérentes à la condition masculine.
La parole à Maxime
Voici donc la lettre de Maxime que nos médias ont écartée du revers de la main :
« Je suis maintenant intervenant et ma femme enseignante. Justement c’est elle qui m’a dit de vous faire parvenir mon histoire. Et j’aimerais savoir si vous allez aussi aborder ce sujet. Cela fait maintenant huit ans que je suis intervenant et mon histoire n’est pas unique.
« Je ne sais par où commencer. J’ai honte de mon histoire. Je suis un homme et j’ai été agressé sexuellement deux fois dont une fois par une femme en qui j’avais confiance. Quand j’en ai parlé pour la première fois à une intervenante, je crois qu’elle ne m’a pas vraiment cru. » Maxime, une femme ne peut faire cela… «
« La première fois, j’avais huit ans; c’était ma tante qui me gardait. Je me disais à l’époque que c’était normal. Elle me disait que cela faisait partie de mon éducation sexuelle même si parfois, je trouvais cela très désagréable. Je me souviens quand je lui disais que j’en avais assez ou que je lui disais que je n’aimais pas cela, elle répliquait en me disant » Regarde, si tu as une érection, c’est que tu aimes ça ! » Mais bon, je gardais cela pour moi.
« La deuxième fois, j’avais 14 ans, dans un party. J’avais un peu trop bu donc je suis allé me coucher dans une chambre libre. Lorsque je me suis réveillé, il y avait une fille qui jouait dans mon pantalon. Je lui ai dit d’arrêter. Elle m’a ressorti la phrase de ma tante qui m’avait tellement troublée… Quand je suis sorti de la chambre, les personnes que je croyais être mes amis se sont mis à rire. Le contraire et ils auraient tous criés au viol non? J’avais tellement honte, après, je me sentais coupable d’avoir des érections. Je sentais une certaine rage en moi venant du fait que dans les médias et à l’école, il n’y avait aucune personne qui parlait qu’un garçon puisse vivre ça.
« Je ne sais pas si cela est dû au patriarcat comme vous parlez, mais quand j’en ai parlé, il y avait des personnes qui me considéraient chanceux qu’à huit ans, j’aie été initié au sexe. Par après, j’ai eu beaucoup de mal à avoir des relations stables et que dire de ma vision sur l’aspect sexuel. Il y a plusieurs raisons pourquoi je n’ai pas porté plainte, dont le fait que je suis un homme et que socialement une femme ne peut être l’auteur d’agression envers un homme. Un homme, c’est fort, un homme ça a toujours le goût …
« La société devrait prendre en compte que ça peut arriver à un homme, non ? Maintenant, j’ai une blonde qui m’aime pour ce que je suis. Elle m’a permis de voir sous un autre angle la sexualité entre deux personnes qui s’aiment. De plus, je suis maintenant papa d’une petite fille. Ensemble, brisons les stéréotypes qui polluent nos vies. Toute agression doit être dénoncée. Solidarité pour toutes les victimes… »
« Solidarité pour toutes les victimes … » Et un œil ouvert sans complaisance sur tous les agresseurs, peu importe leur sexe ou leur orientation sexuelle. N’est-ce pas, Mme David ?