Une femme torture ses voisins à mort
Dans le Vaucluse, deux hommes sont morts après avoir subi des actes de violences de leur voisine “qui ne supportait plus leur présence”.
Une femme a avoué avoir donné de multiples coups de couteau à ses deux voisins, ligotés, pendant plusieurs heures avant d’incendier leurs corps dimanche au Pontet (Vaucluse), un double homicide d’une “cruauté rare” sur fond d’alcool et de “domination”, a annoncé mardi le parquet.
La suspecte, âgée de 40 ans et d’origine coréenne, sous le coup d’une procédure d’expulsion, aurait attribué son geste au “fait qu’elle ne supportait plus la présence de ces deux hommes décrits comme des marginaux ayant des conduites addictives, souvent alcoolisés, qui l’importunent fréquemment”, selon le procureur de la République à Avignon, Bernard Marchal, qui tenait un point de presse au tribunal de grande instance d’Avignon mardi après-midi.
Divers actes de tortures
Les deux victimes, ses voisins âgés d’une cinquantaine d’années, ont été ligotées, blessées à coups de couteau et de marteau répétés pendant plusieurs heures à partir de jeudi soir, et ont subi divers actes de torture. Le premier homme est mort étouffé, dans la nuit de jeudi à vendredi, le second samedi matin. Les deux hommes auraient consommé de l’alcool, selon les résultats des autopsies pratiquées lundi après-midi. Leur taux d’alcool sera connu ultérieurement. “Ils subissaient des faits de violence de cette femme sans se défendre, il semble qu’ils avaient un lien de domination vis-à-vis d’elle-même”, a souligné le procureur.
La meurtrière présumée, une frêle quadragénaire d’origine coréenne, est revenue dimanche après-midi incendier les deux corps. Elle a été interpellée dans la nuit à Avignon, après le témoignage d’une tierce personne à qui elle avait confié son geste. Le parquet d’Avignon devait ouvrir mardi soir “une information criminelle pour double homicide volontaire aggravé par la commission d’actes de torture et de barbarie”.
Connue pour être violente
“Elle est connue pour être violente, mais elle n’a pas été condamnée pour des faits de cette nature”, a dit le colonel Bruno Rogiuez, commandant en second de la gendarmerie de Vaucluse. “Des actes de torture et de barbarie de ce niveau sont heureusement peu fréquents. Ce qui est hors norme, c’est l’emprise de cette femme sur ces hommes pour qu’ils se mettent en situation de danger”, a déclaré le procureur, soulignant “le décalage entre l’apparence de cette femme et la gravité, la cruauté et la répétition des faits”. La suspecte, qui “revendique seule la responsabilité des deux crimes”, a surpris les enquêteurs par sa froideur et son détachement lors de son audition, a ajouté M. Marchal.
L’enquête, conduite par la brigade de recherches de la gendarmerie d’Avignon appuyée par la section de recherches de Marseille, a mobilisé une cinquantaine de personnes. Les techniciens en identification criminelle ont mené des investigations sur les lieux du crime pendant une trentaine d’heures. La meurtrière présumée encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Le Point – Publié le 30/10/2012 à 22:18