Quand la famille marche sur la tête : inceste, pédophilie, maltraitance
Quand un enfant est abusé ou maltraité, il exprime sa souffrance avec des mots, des symptômes et des comportements.
C’est lui qui a honte et qui se sent coupable. Si son malaise n’est pas compris, l’enfant peut se taire pour longtemps, mais il peut aussi devenir menteur, voleur, hypocrite ou agresseur sexuel, perpétuant ainsi les actes des adultes qui lui ont fait violence. Quand la famille marche sur la tête, tout peut se mettre à marcher à l’envers – même la protection de l’enfance, et même la justice. C’est pourquoi il faut, selon Martine Nisse et Pierre Sabourin, construire une pratique thérapeutique qui s’étende à tous les partenaires de la protection de l’enfance, et intègre les différents intervenants sociaux, de la psychiatrie publique à la justice pénale, au cœur même du processus thérapeutique – c’est ensuite seulement que la thérapie individuelle de l’enfant devient possible.
Cette conception, qui bouleverse nos usages, peut choquer – mais elle a aujourd’hui fait ses preuves.