POUR UNE ENFANCE HEUREUSE Repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau
Lorsque vous aurez lu ce livre, vous ne regarderez plus l’être humain comme avant… » Thomas d’Ansembourg |
||
Catherine Gueguen, pédiatre : “Arrêtons de dire aux petits “t’es pas gentil” !” |
||
Sorti en 2014, ce livre a constitué une petite révolution. Car Catherine Gueguen, son auteur, une pédiatre engagée dans le soutien à la parentalité, a mis pour la première fois en lumière le rôle les découvertes récentes sur le développement du cerveau sur la compréhension des besoins de l’enfant, dés son plus jeune âge. En 300 pages, elle bouleverse notre conception de l’éducation qu’elle veut « empathique, soutenante et bienveillante » envers l’enfant. Tous ceux qui travaillent auprès de jeunes enfants devraient lire et relire cet ouvrage essentiel. Parce qu’il peut nous inciter à remettre en question certaines pratiques, ou attitudes.Que dit Catherine Gueguen? Que le cerveau du petit enfant est fragile et immature. Donc malléable. Tout ce que va vivre l’enfant va avoir une influence directe sur son cerveau et le modifier. Une éducation bienveillante permettra un bon développement du cerveau dans le domaine cognitif qu’effectif. A contrario des humiliations verbales ou physiques, des jugements définitifs (tu es méchant, bon à rien), altèrent le cerveau des petits. Freinent ses apprentissages (troubles de la mémoire, de la réflexion et de la pensée) et provoquent des troubles de comportement (agressivité, relations conflictuelles aux autres etc.). Quant au stress répété (reproches, menaces ou chantage), il détruit littéralement des neurones du cerveau des enfants compromettant durablement leur développement affectif et cognitif, leur épanouissement et l’harmonie de leur future vie d’adulte. Dans le monde entier, les dernières découvertes scientifiques sur le développement et le fonctionnement du cerveau bouleversent notre compréhension des besoins essentiels de l’enfant. Elles prouvent qu’une relation empathique, aimante, est décisive pour permettre à son cerveau d’évoluer de manière optimale, pour déployer pleinement ses capacités intellectuelles et affectives. Le cerveau des enfants et des adolescents se révèle très vulnérable : toutes les expériences ont un impact majeur sur sa structuration. Les relations avec les parents ou l’entourage façonnent l’intelligence cognitive et relationnelle de l’enfant, et détermineront son comportement affectif, notamment sa capacité à surmonter le stress, à vivre ses émotions. Toute forme de maltraitance, de violence même apparemment anodine, perturbera le bon développement de son cerveau, de son affectivité, avec parfois des dommages irréversibles. Catherine Gueguen nous fait partager ces découvertes neurologiques saisissantes, les explique avec clarté. Elle les illustre de nombreux cas cliniques, et propose des conseils éducatifs pour les parents ou les professionnels. Afi n de donner la chance à l’enfant de devenir un jour un adulte libre et heureux.Catherine Gueguen est pédiatre. Après le succès de Pour une enfance heureuse (Robert Laffont, 2014), elle est devenue une référence dans le monde de l’éducation et de la petite enfance. Spécialisée dans le soutien à la parentalité, formée en haptonomie et en communication non violente, elle donne des conférences et anime des groupes de travail pour les médecins, psychologues, éducateurs, sages-femmes, sur l’accompagnement des parents. Les Pros de la Petite Enfance : Pédiatre, vous vous êtes formée à l’haptonomie, puis vous avez découvert les neurosciences affectives et sociales. Cela a été une révélation ? Catherine Gueguen : Les neurosciences affectives et sociales m’ont donné, moi qui ai pratiqué la pédiatrie pendant plus de trente ans, une autre vision de l’enfant. Elles constituent un apport considérable dans la connaissance du développement de l’être humain. Et surtout maintenant on sait exactement ce qu’il faudrait faire pour que l’enfant se développe bien. Ce n’est plus une question d’intuition, c’est le début de la connaissance scientifique. Et que sait-on vraiment ? Qu’est ce qui favorise un bon développement du cerveau ? C’est pour cela que vous pensez que les professionnels doivent materner les bébés ? Vous dites aussi que les professionnels doivent comprendre que jusqu’à 3 ans un enfant ne peut pas gérer ses émotions et que ses comportements quels qu’ils soient ne peuvent être assimilés à des provocations ? Comment consoler un enfant en pleine tourmente émotionnelle ? Que se passe- t il si on ne sait pas faire face aux émotions du tout petit ? Les neurosciences expliquent-elles vraiment tous les comportements des jeunes enfants ? Un bébé en mord un autre … Que faut–il faire alors ? Les neurosciences affectives et sociales, la CNV … tout ça ne fait pas partie des formations des professionnels de la petite enfance, vous le regrettez ? |