Message d’espoir pour sortir de la violence
Oui, il est possible d’en sortir.
La recette n’est pas si compliquée, même si les ingrédients manquent bien souvent.
Le premier pas, et le plus important, c’est de soi-même comprendre ce qui se passe.
Nommer.
Comment savoir si vous êtes dans le cercle vicieux de la violence conjugale ?
Si à un moment vous avez fait quelque chose que vous ne souhaitiez vraiment pas faire en vous disant « bon, ce n’est pas si important que ça, et puis, ça va calmer sa colère et sa souffrance », si une seule fois vous avez fait ça, c’est que vous êtes dans la spirale.
Ne vous mentez pas.
Si cela a marché une fois dans votre couple, cela va se reproduire à l’infini.
Et en fait, la souffrance de l’autre, vous ne la comblerez jamais.
Jamais.
Et sa violence ne s’arrêtera jamais.
Premier point : accepter de reconnaître que l’on est dans la spirale de la violence et que c’est faux que les choses vont un jour s’améliorer.
Deuxième point : comprendre pourquoi on reste.
Vous restez parce que vous avez peur. Uniquement pour ça. Au fond de vous vous êtes terrorisé.
Ce que vous cherchez tout le temps, c’est l’arrêt de cette violence, c’est la paix.
Vous savez une chose : si vous fuyez, elle vous poursuivra et il n’y aura plus jamais de paix.
Et OUI, vous avez raison. Oui.
Alors à cause de cela, vous restez en vous disant qu’en lui donnant ce qu’elle veut périodiquement, vous n’aurez qu’une souffrance périodique entrecoupée de calme, et avec toujours cet espoir auquel vous vous raccrochez (et mentez) que vous allez réparer l’autre.
Vous êtes dans le piège de la violence, et vous n’aspirez qu’à la diminuer.
Et oui, vous êtes véritablement piégé.
Ce que vous devez entendre c’est la chose suivante : la violence qui s’exercera une fois que vous serez séparé de la violeuse, sera une violence « normale », visible, sera l’expression d’un conflit entre deux ex-amants.
Et ça, ça change tout car vous aurez du soutien (amis, famille) et de la protection institutionnelle (juge).
Cette violence là, vous pourrez la dire et être entendu. Et surtout surtout, elle ne sera pas quotidienne.
Cette violence là : 1/ ne vous fera quasiment plus mal 2/ vous n’aurez plus peur à terme.
Et oui, vous vivrez une vie heureuse.
Vous vivrez une vie heureuse.
Elle est là et uniquement là votre vie heureuse.
Mais la question cruciale : comment sortir du piège ?
Première réponse : c’est impossible.
Parce que vous avez trop peur et que la violeuse connaît tous les endroits où ça fait mal, et où se loge vos peurs. Elle les connaît tous parce qu’elle les a tous expérimentés.
Vous ne pouvez pas vous en sortir seul.
Il faut un tiers.
Une personne qui aura vraiment lu ces lignes et/ou d’autres. Qui soit vraiment consciente que vous, vous ne pourrez résister.
Cette personne devra être prête à prendre les armes pour vous.
D’une part.
Et d’autre part, elle devra lutter contre vous et votre peur. Elle devra vous attacher au poteau tel Ulysse face à l’appel des sirènes.
Elle devra vous désintoxiquer et vous lisant ces lignes ou d’autres, en vous faisant rencontrer d’autres anciennes victimes, qui malgré la pluralité et l’unicité de chaque parcours, ne vous diront rien d’autre.
C’est pour cela qu’il faut parler. Ecrire. Créer des lieux de paroles de victimes, pour les hommes surtout car il n’y en a pas (ou bien rares s’ils existent).
Une mise en garde fondamentale : ne faites pas confiance aux professionnels, psychologues, psychiatres, médiateurs, médecins, gendarmes, juristes etc.
Je sais que je vais faire hurler en écrivant ces lignes mais pourtant, pour l’instant, en France, c’est un état de fait : la violence féminine n’est pas connue et reconnue. Vous ne serez pas cru. Pas compris. Et on vous renverra systématiquement vers votre bourreau en vous disant qu’il n’en est pas un.
Preuve en est : vous savez pertinemment que vous ne pourrez pas parler des viols, car vous serez raillés ou incompris.
Un jour, messieurs dames les professionnels, vous serez formés et avertis sur ces points-là, mais à l’heure actuelle, s’il y en a, ils sont bien rares.
Et cette incompétence institutionnelle est catastrophique car c’est la main qui vous maintient sous l’eau.
Donc n’écoutez pas ces professionnels sauf si vous les savez aguerris aux notions de violence féminine faite aux hommes, à l’emprise de la violence.
Recherchez dans votre entourage cette tierce personne qui pourra lire et apprendre sur le sujet. Aura cette intelligence, et sera prête, par amour pour vous, à vous emprisonner et prendre les armes.
Moi, ma sœur était prête. Mais elle ne savait pas qu’elle devait m’emprisonner. Elle m’a laissé libre. Et j’ai cédé au chant. Alors elle a compris que c’était l’ingrédient qui lui manquait : m’emprisonner malgré moi.
En France, il existe des dispositifs qui font cela pour les femmes battues. Et bravo à ceux-là.
Il reste maintenant à en créer et développer pour les hommes, et surtout pour tous ceux qui n’auront pas autour d’eux cette personne tierce.
Alors me questionnerez-vous, comment m’en suis-je sorti puisque la seul personne tierce qui pouvait m’aider n’a pas su me protéger de ma terreur qui m’a fait revenir vers mon bourreau de femme ?
Il y a une autre voie de sortie. C’est le bourreau lui-même, qui se choisit une autre victime.
Cette voie existe, car le bourreau s’use aussi. Il aime le renouveau. Il aime l’emprise, il aime la vie entre ses mains. Vous, depuis longtemps, vous ne vivez plus et ne faites que survivre. Le bourreau au bout d’un moment vous jettera.
Et d’ailleurs, cette sortie là est très positive car instantanée. La libération est totale et instantanée et j’ai envie de dire que c’est cette sortie là que je vous souhaite le plus.
Mais, si vous pouvez le faire avant, 1/ Vous vous sauverez et gagnerez des années de vie et 2/ Par votre acte vous serez un exemple et un immense message d’espoir pour tous ceux qui sauront enfin ce qui leur reste à faire.
Trouvez cette tierce personne.
Fuyez.
N’ayez pas honte d’avoir peur car refuser la souffrance est signe de votre vie.
Ne vous bercez d’aucun espoir sur une possible amélioration de votre bourreau. Aucun.
Et après, après.
Après je vous assure qu’on profite de la vie infiniment plus que ceux qui n’ont jamais connu la torture.
Avant la vie est normale.
Après, on relativise tout. Les souffrances usuelles, des rapports humains, professionnels ou autres, sont tellement infimes comparés à ce que l’on a connu, que l’on sourit à la vie.
On ne souffre plus. On relativise tout.
On a une vie meilleure que celle d’avant la torture.
C’est une belle vie qui vous attend. Soyez-en sûr.
Merci encore a votre site pour ce nécessaire espace de parole.
Vincent