L’inceste ce crime qui tue en silence
Le martyr des enfants est un crime. L’inceste est un fléau.
J’ai lu le livre de Mathilde Brasilier, dont vous retrouverez le témoignage dans ces pages, et en ai été bouleversé.
J’ai décidé de lancer mes équipes sur le sujet afin de le comprendre, de l’analyser, de vous en présenter les implications humaines et sociétales.
Les enfants ont le droit d’être entendus, d’être défendus, d’être protégés, partout, en France comme dans le reste du monde.
Jean-François PUECH
Directeur Général de NEWS Press
L’INCESTE, CE CRIME QUI TUE EN SILENCE
Et que la honte d’avoir les pieds nus, elle est dérisoire face à une blessure en sept lettres qui commencerait par la lettre « I » et ne se terminerait jamais »
Mathilde Brasilier*
De toutes les atteintes à l’intégrité d’un enfant, l’inceste en est une des formes les plus violentes et traumatisantes. Car c’est une atteinte de nature sexuelle, commise par son père, sa mère, un proche parent dans lequel l’enfant devrait avoir légitimement confiance pour se construire, car c’est un amour détourné de son innocence et de sa bienveillance.
Pour Claude Lévi-Strauss, la prohibition de l’inceste est une règle sociale primordiale qui préside à la fondation de toute société.
Phénomène fréquent, il est néanmoins souvent tu et rares sont ceux dont la parole d’enfance se libère et est entendue.
Guérit-on jamais de son enfance ? C’est la question que nous poserons à Muriel Salmona, psychiatre, qui évoquera les traces psychologiques et éventuellement physiques laissées par ces évènements et les soins possibles.
Comment la justice traite-t’elle ces affaires et de quels outils dispose-t’elle ? Quelle place est-elle laissée à la parole des enfants ? Le Juge Jean-Jacques Bagur et Maître Isabelle Steyer apportent leurs éclairages personnels.
Aujourd’hui, l’inceste n’est, dans l’ordre juridique, qu’une circonstance aggravante. Une loi sera prochainement adoptée dans le but de le faire reconnaître comme acte délictueux à part entière. Le Député Bernard Roman, à l’initiative de la définition du mot inceste dans le code pénal, nous en détaille les objectifs.
« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde », selon Albert Camus. C’est chose faite. Elles seront désormais nommées.
*Mathilde Brasilier – « Il y avait le jour, il y avait la nuit, il y avait l’inceste » (Editions Mélibée)