Un travail au corps
Cédric n’arrive pas à expliquer comment son ex-compagne arrive de manière systématique à retourner la situation, tout ce qu’il sait c’est que “quand on est pris dans cette espèce de mécanisme, on perd complètement sa capacité de réflexion […] Il y a tout un enchaînement de discours, de reproches, tout un martèlement qui fait qu’on finit par abonder dans son sens pour éviter, pour arrêter cet engrenage. C’est une forme de harcèlement permanent”.
Un harcèlement qui se joue aussi sur le plan physique : “Etant donné qu’elle voulait me laisser la porte ouverte et que, avec ses hormones elle avait beaucoup plus de désir sexuel et qu’elle savait que la fidélité était quelque chose d’important pour moi, elle m’avait dit qu’elle se soulagerait sexuellement avec moi. Donc, j’étais à sa disposition, j’étais son objet sexuel pour qu’elle puisse soulager ses hormones en pleine ébullition et c’était son moyen aussi de rester en contact permanent et de me travailler au corps pour que je revienne. A côté de ça, elle envoyait, par exemple, la photo de la première échographie à mon ex-épouse et à ma fille”.
Finalement, il retourne avec elle après avoir discuté avec des amis. Evidemment, sans leur avoir dit ce qu’il subissait avec elle : “Là, c’est le calvaire… Pendant les quelques mois que l’on a passés séparés, elle m’a trouvé un super surnom pour m’appeler auprès de ses amis qui est : ‘Brainless’ (sans cervelle en français, ndlr). Elle met des règles en place dans la maison une fois que ma seconde fille naît. Ma fille aînée qui vivait avec nous n’avait pas le droit de rester avec nous le soir dans le salon lorsqu’elle revenait du boulot parce qu’elle avait le droit de passer du temps seule avec sa fille. Enfin, seule… Avec moi bien sûr. Moi, j’étais un meuble du salon et ma fille devait monter dans sa chambre. Ma fille aînée n’avait pas le droit de m’accompagner chercher sa sœur à la crèche”.
Et s’il ne respectait pas ces règles, “c’était des engueulades qui pouvaient durer longtemps. Engueulades jusqu’à ce que je finisse par m’excuser”.
Une violence perverse
“Quand on a déménagé, j’avais trouvé un nouvel atelier qui était très très bien, mais il était un peu cher et je ne pouvais pas me le permettre. Comme elle est indépendante, elle m’avait dit qu’elle allait prendre en charge le loyer de l’atelier […]. J’étais super content sauf que je n’avais pas compris à ce moment-là, c’est qu’à partir de là, je n’avais plus le droit d’aller à l’atelier en dehors de ses heures de bureau à elle. J’étais limité. Quand elle ne travaillait pas, je n’avais pas le droit de travailler. Et si je lui disais qu’elle m’empêchait de travailler et me disait : ‘Mais non ! Je te paie ton atelier'”. C’était un truc de contrôle comme ça. Elle payait pour mon atelier, donc c’était elle qui décidait de mes horaires. Et si je lui disais que j’avais besoin de travailler elle me disait : ‘Non, tu ne travailles pas. De toute façon, ce n’est pas du travail, c’est du temps pour toi. C’est comme moi quand je prends du temps pour aller me faire épiler”.
Une situation qui donne lieu à beaucoup de disputes “jusqu’à ce que je finisse par dire que je la comprends, que c’est vrai que quand elle n’est pas au travail, c’est mieux que l’on passe du temps en famille, ensemble, et que je finisse par ne plus soulever la question”.
Parallèlement, elle lui tient beaucoup de “discours sur les artistes qui réussissent en me disant : ‘Tu vois, les artistes qui réussissent sont ceux qui travaillent tout le temps. Mais pour moi, d’une part c’est impossible et d’autre part, il aurait fallu à chaque fois que je me confronte à des disputes qui bien souvent finissaient par des coups”.
De la violence psychologique à la violence physique
La violence physique, elle, n’est pas quotidienne, mais “une fois par mois environ… Une fois par mois, il y avait des séances de coups de pied ou de coups de poing ou de jets d’objets ou de griffures… Et ça, en présence des enfants, cela ne la dérangeait pas. La dernière dispute violente qu’on a ensemble, j’avais ma fille d’à peine un an dans les bras. Elle était en furie à vouloir m’arracher la bague qu’elle m’avait offerte. Elle me l’a arrachée et puis, a voulu me l’envoyer en pleine figure et c’est parti en coup de poing sur le visage de ma fille. Tout de suite, ce qu’elle a fait, c’est qu’elle m’a arraché ma fille des bras en lui disant je suis désolée, c’est la faute de ton papa. Et ce n’était que des trucs comme ça. Le nombre de coups de pied que j’ai pris en ayant ma fille dans les bras… C’était juste incompréhensible pour moi… Je n’arrivais pas à comprendre ce que c’était”.
Des moments de violence très forte avec lesquels alternaient des moments d’accalmie, “jusqu’à la prochaine contrariété”. “C’était plus ou moins calme tant que j’acceptais de ne surtout pas contredire une nouvelle règle ou manifester, un temps soit peu, un minimum de désaccord avec ce qui se passait à la maison”.
“À la fin de ces 3 ans, j’étais sous antidépresseurs. Les idées qui me traversaient la tête, c’était des idées de suicide parce que je ne voyais pas comment terminer autrement et j’étais persuadé que tout était de ma faute… Je n’imaginais pas comment partir sans les enfants, les abandonner… Je cherchais malgré tout à comprendre ce qu’il se passait”.
Condamné pour violence conjugale
Les derniers mois de sa relation, il a commencé à se confier à sa sœur, psychologue. Ce qui lui a permis “de comprendre un peu ce qu’il se passait” au sein de son couple.
Mais ce qui a réellement mis fin à cette relation, c’est une dispute “longue de 4 jours” à cause du verre sale qu’une amie de sa fille avait laissé traîner sur le bord de l’évier : “Selon elle, cela lui pourrissait son week-end. Elle affirmait que ma fille aînée lui chiait dans les bottes, qu’elle lui manquait de respect. ET c’est comme ça pendant 4 jours où elle me demande de gronder ma fille alors qu’elle n’était pour rien dans cette histoire. Et là, j’ai eu un sacré courage après 3 ans de lui dire : ‘non !’. Le dernier soir, j’ai voulu en reparler pour voir s’il y avait moyen de clôturer cette histoire, mais c’est reparti en dispute alors je suis sorti pour prendre un peu l’air en lui disant que je n’étais pas capable de discuter comme ça. Au bout d’une heure et demie, je suis rentré. Elle était dans le noir dans le salon en train de m’attendre. Et puis là, c’est parti en insultes. Du coup, j’ai voulu partir dans la cour de la maison pour fumer une cigarette. On était en plein hiver, on n’était pas loin de -10°. J’étais en t-shirt et là, il a fermé la porte à clé pour m’enfermer dans la cour. J’ai essayé de l’appeler pour qu’elle m’ouvre, rien à faire… Il a fallu que je casse la vitre pour rentrer. Elle était en train de m’attendre en bas de l’escalier de la maison. Et quand elle a vu que j’allais essayer de passer encore dans le salon pour fuir à nouveau la discussion, elle a hurlé à l’adresse de ma fille aînée pour la réveiller (il était à peu près minuit) : ‘Viens voir comment ton père vient me casser la gueule !’ Là, j’ai pété un plomb, je suis allée la voir, je l’ai attrapée et je lui ai foutu un coup de poing, je l’ai mise par terre. Après ça, je suis allé au restaurant en face leur demander d’appeler la police parce que je venais de frapper ma compagne”.
Ensuite, “je passe la nuit en cellule. Le lendemain, je suis transféré dans les cellules du palais de justice. Le soir, je passe devant un procureur et criminologue qui me posent des questions sur ce que j’ai fait. J’essaie de leur expliquer que cela faisait trois ans que je me faisais frapper et insulté par ma compagne. Mais là, ils me disent que c’est inadmissible de comparer les coups de mon ex-compagne avec ce que moi j’ai osé faire, parce que je suis un homme, que je fais vraiment mal et que je suis dangereux”.
“Un gros sentiment d’injustice”
Après ça, il n’ose même plus l’évoquer, même auprès de l’officier de police qui est venu l’arrêter le soir des faits. “Il semblait avoir compris qu’il se passait quelque chose parce qu’il n’a pas arrêté au moment de la déclaration des faits de me demander si je n’avais rien d’autre à dire. ‘Vous savez qu’entre trop bon et trop con, il n’y a qu’une lettre’. Mais j’étais tellement persuadé d’être le mauvais dans l’histoire… J’étais le salaud, l’homme qui était venu à frapper sur une femme ! Franchement, ce n’est pas rien… Au niveau de l’estime de soi… Et devant la justice, j’étais juste un déchet. Et l’avocate de mon ex-compagne n’a fait que me ressortir tous les propos que j’avais entendus pendant 3 ans de sa part sur le fait que je n’étais qu’un enfant, qu’un gosse, qu’un type qui ne sait pas se prendre en main, qui ne sait pas s’occuper de soi, etc.”
Au final, il n’a pas d’autre choix que d’accepter la sentence : une condamnation pour violence conjugale avec 5 ans de mise à l’épreuve et la perte de la garde de ses enfants.
Aujourd’hui, il éprouve “un gros sentiment d’injustice, un énorme” même s’il reconnaît qu’il a frappé et que “ce n’est pas une excuse”. Mais il aimerait que “la justice puisse un jour entendre” sa version des faits. D’autant que sa relation avec cette femme par qui il doit passer pour rester en contact avec sa petite fille reste très compliquée.
“Aujourd’hui encore j’ai le sentiment d’être un monstre”
“Quelques mois après le tribunal, on est ressorti ensemble”, reconnaît-il en pleurs. “Elle est revenue vers moi, pour me séduire, me dire qu’elle était vraiment désolée, que j’étais vraiment quelqu’un de bien… Et moi, j’avais tellement besoin de ne plus passer pour un monstre aux yeux de quelqu’un… Pendant plusieurs mois on a recommencé à coucher ensemble, c’est ce qu’elle appelait des séances contact. […] Jusqu’à ce qu’un moment je sorte de l’alcoolisme et que je me dise non, c’est terminé tout ça. Donne-toi un peu d’amour… Et ça a été la fin de cette histoire”.
Depuis, il a entamé une thérapie, mais son travail de reconstruction est encore laborieux. S’il n’arrive plus à travailler comme artiste (il n’en a plus l’énergie), il a tout de même réussi à se remettre en couple et a aujourd’hui un petit garçon.
Sa fille aînée, qu’il continue à voir (il a gardé un bon contact avec son ex-femme), a également suivi une thérapie. D’après lui, “elle aimerait pouvoir témoigner un jour contre cette personne de tous les sévices qu’elle a elle-même vécu” et dénoncer les “signes de mal-être” qu’elle perçoit chez sa petite sœur.
Lui, 7 ans après, n’en est pas encore prêt. “Je continue à douter en permanence. Je crois que je suis une espèce de monstre. J’ai constamment ce doute, je n’arrive pas à me voir autrement”. Et heureusement qu’il a sa nouvelle compagne pour lui permettre “de sortir un peu de ce regard”.
Quant à sa petite fille, “quand elle est ici, je suis face à une petite fille qui refuse toute démonstration d’amour. Je vois une petite fille de 9 ans qui n’est déjà plus une enfant, qui est déjà abîmée”.
Pour Nicolas, la violence “c’était le monde normal”
Dans le cas de Nicolas, “c’est une histoire de famille”. Son père est pervers narcissique, son petit frère l’a imité tandis que sa maman, elle, est perverse. “Donc j’étais un peu la cible, le mouton noir. Et j’en ai pris plein la tête !”.
“Ma mère était quand même violente. Donc enfant j’étais déjà un homme, un petit mec ; ma mère est une femme, donc je suis un mec qui s’est fait battre par une femme. Elle me frappait, elle me donnait des claques (beaucoup moins à mes deux frères), et donc quand je me mettais à pleurer, mon père se moquait de moi. Cela durait un certain temps. Après, ils se retournaient l’un contre l’autre parce qu’ils se disputaient tous les jours, en permanence, d’une manière exacerbée. C’est-à-dire que ça hurlait. Ça ne criait pas, ça hurlait ! À partir de ce moment-là, mon grand frère me tombait dessus et cela pouvait durer toute la journée comme ça”, explique-t-il apathique.
À l’adolescence, il profite d’une accalmie temporaire : “Quand j’ai atteint la taille que j’ai maintenant, ma mère ne me frappait plus”, poursuit-il. “Elle n’était pas assez maligne pour exercer de la violence psychologique. C’est beaucoup plus sournois, beaucoup plus calculé, beaucoup plus manœuvré. Ça, c’était plutôt mon père, et je pense qu’il avait peur de l’adolescent parce que ça peut exploser un adolescent, c’est spontané. Donc, il s’est un peu mis sur pause pendant l’adolescence et cela a repris une fois adulte…”
“J’étais un jouet, leur jouet”
Cette reprise de la violence psychologique exercée par son père, il l’explique par une sorte de complexe d’infériorité : “Mon père avait juste terminé ses secondaires et il n’était pas allé plus loin. Il n’était pas concevable pour lui que je fasse plus que lui”.
Inscrit à l’Ihecs (il voulait être ingénieur du son), son père fait tout pour lui rendre la vie difficile. Il lui donne de l’argent, “mais juste pas assez” et il fait tout pour le “mettre dans un état dépressif au pire moment” : “Il me mettait dans une ambiance, un état d’esprit qui me faisait que la réussite n’était pas possible le lendemain. Pour réussir des études, il faut quand même un climat, au minimum neutre. Au mieux, motivant. Mais eux (le père et le reste de la famille, ndlr), ils donnent l’impression à l’extérieur qu’ils font tout pour, mais ils cassent…”
Et pourtant, il reste “le bon fils” : “J’y retournai toutes les semaines ou deux… Eux, ne passaient jamais, n’appelaient jamais… Ils préparent la prochaine visite et me remettaient en dépression”.
Résultat : il arrête ses études et “les moqueries et les humiliations recommencent”.
Malgré tout, il entre dans la vie active avec la volonté de voler de ses propres ailes, “j’étais vraiment motivé. Mais, systématiquement, ils savaient ce qu’il fallait faire pour me mettre dans un tel état de dépression, me faire espérer pour derrière me casser… Parce qu’ils relancent chaque fois la machine, j’étais un jouet, leur jouet”.
Une emprise trop forte pour celui qui n’a pas les clés
Pour Nicolas, la violence psychologique est sans doute la pire des violences : “Pour moi la violence psychique, c’est l’ultra violence parce que ça ne se voit pas, parce qu’on ne peut pas l’expliquer derrière, c’est dans un contexte. Ils peuvent lâcher une petite phrase devant tout le monde et ça va nous faire extrêmement mal, parce que c’est injuste. Mais si en public on réagit en conséquence, on passe pour un hystérique, et donc on doit toujours avaler cette colère”.
Malgré tout, à 25 ans, il reprend des études d’hôtellerie qu’il réussit : “Le but, c’était d’ouvrir un snack”. “J’ai fait toute la formation hôtellerie alors que j’aurais pu faire la gestion en trois mois et c’était fait. Mais pour être sûr de ne pas me louper, je fais la formation complète”.
Mais c’était sans compter sur l’emprise de son père : “Par un jeu d’influence, mon père m’a poussé à acheter un fonds de commerce que je savais non rentable. Je lui ai expliqué ça. Je savais que j’allais faire faillite parce que le prix ne correspondait pas. Je devais prendre du personnel directement, ce que je ne voulais pas. Je me justifiais. Lui, avait une attitude contraire. Il me disait : ‘Fais comme tu veux’, mais en même temps, si je ne faisais pas comme il voulait, il ne suivrait pas derrière (ce qu’il n’a d’ailleurs jamais fait, ndlr). Une sorte de chantage affectif et financier quoi”.
Et il finit par céder : “Un jour je me suis levé, je me suis dit que mon père ne pouvait pas me vouloir du mal et je l’ai acheté. J’ai tenu 2 ans, et puis c’est tombé en faillite. C’était une faillite en personne physique. Donc, une fois que la curatrice est passée, je n’ai plus que mon chien et mes vêtements. Je suis à la rue”.
“Je ne comprenais pas que je devais me défendre”
Nicolas ne se laisse pourtant pas dépérir, il rebondit une fois encore : “Deux mois après je pars comme saisonnier parce qu’on y est nourri et logé. Cela a permis de me relancer”.
Le problème est qu’il retombe, à chaque fois, sur le même type de personne, des pervers narcissiques, qu’il n’arrive pas à gérer : “Pour moi, c’était le monde normal, je ne comprenais pas que je devais me défendre. Après soit je suis viré soit c’est moi qui pars parce que l’ambiance est trop dure”.
Au final, “je suis arrivé à l’aube de mes 40 ans, je ne comprenais pas pourquoi je n’avais jamais de réussite”.
A ce moment-là, “vers 36-37 ans, j’étais vraiment au plus mal. Cela faisait 6 mois que je n’avais plus de revenus. J’ai été frappé à la porte du CPAS pour leur demander de l’aide pour payer mon loyer. Là, ils m’ont donné le revenu d’intégration social et m’ont dit que je devais maintenant prendre soin de moi. Mais je ne comprenais pas… Moi, c’était juste en attendant, j’allais rebondir… Mais apparemment, mon état était bien pire que ce que je pensais”.
Le “déclic” et le “choc émotionnel”
Finalement, c’est en tombant par hasard sur un site internet où l’on parle de pervers narcissique qu’il a “un déclic”. Il décide de consulter et là, c’est le choc ! Il prend conscience de “toutes ces violences que je ne pensais pas que c’était des violences”. “Mais moi comme je suis né là-dedans, je me suis construit comme ça”. La réalité est tellement difficile à affronter qu’il doit être hospitalisé en psychiatrie, en plein confinement. Il y est resté 5 semaines.
Depuis, c’est “tous les jours que j’essaie de me reconstruire psychologiquement” puisque “tous les souvenirs liés à ma famille, j’y vois le génie du mal tellement ils ont bien fait ça ! Comment ils ont orchestré mon éternelle destruction et qu’ils s’en sont vachement bien tiré”.
Aujourd’hui, il se pose la question de savoir si “on doit vraiment laisser les enfants se démerder tout seul dans une famille maltraitante ? Eux, ils ne savent pas qu’ils peuvent appeler au secours. Ils ne savent pas ce que c’est un avocat. Ils ne savent peut-être même pas faire aller le téléphone… Il faut surveiller, bien veiller. Un enfant maltraité, cela se voit ! Il est malheureux ou il est turbulent ou il est ceci, cela. C’est qu’il y a quelque chose qui se passe. Et à l’époque, on ne faisait pas grand-chose… Je crois que c’est un peu mieux maintenant… J’ose espérer que c’est un peu mieux”.
“Ces personnes-là, elles ne changent pas
Aujourd’hui, pour la première fois, il ne voit pas comment rebondir, il arrive juste “à maintenir la tête hors de l’eau” : “J’ai droit à ma vie quoi !”.
Son père est mort l’année passée. “Cela faisait 5 ans que je ne le voyais plus, suite à ce commerce qu’il m’avait fait acheter parce que ses derniers mots auraient été : ‘Si tu avais vraiment voulu…’ Ces cinq mots-là m’auraient envoyé trois semaines en dépression grave. Et, je me suis dit que je n’allais plus le voir, sans me dire que je ne voulais plus jamais le voir… Là, j’avais besoin de faire une pause, ils allaient me tuer. Et il m’a jamais rappelé, jamais téléphoné. Il est mort, je l’ai appris par un ami qui m’a envoyé un SMS”.
Dorénavant, il a coupé tout lien avec sa famille, mais ce n’est pas sans mal : “Jamais ils demandent pourquoi je ne viens plus les voir. Ce qui serait une question logique”. “Ces personnes-là, elles ne changent pas. Mon petit frère est comme mon père. Tout est spectacle. Par mimétisme et par imitation, ils trichent avec les émotions qu’ils n’ont pas. Ils n’ont pas d’émotions, il n’y a que de la haine. Donc, ce ne sont pas des personnes normales. Ils détournent la réalité. Ils racontent n’importe quoi dans le but de détruire leur cible”.
Mais que ce soit Cédric ou Nicolas, si c’était à revivre, ils affirment qu’ils sortiraient de leur “isolement”, même si cela signifie pour eux “lutter contre la honte”.
Ces témoignages et leur analyse par Christine Calonne, vous pouvez les entendre dans le reportage ci-dessous réalisé avec Jérémy Bocquet, Christophe Bernard et Jean-Marc Vierset :