Au mieux trois fois par semaine
Artiste peintre vivant à Paris, Hippolyte Romain a exposé dans les plus grandes galeries internationales et crée des spectacles de théâtre. Son dernier livre rend compte de la terrible réalité que certains pères découvrent au lendemain d’une séparation ou d’un divorce, avec à la clé, notamment, un enfant ballotté entre les deux partenaires. Illustré d’une dizaine d’encres de l’auteur, avec des chapitres courts, le parcours du combattant d’Hippolyte Romain est vécu par des dizaines de papas à travers la France. Les dessins parlent d’eux-mêmes : un papa, comme beaucoup, livré aux affres du divorce, et le cauchemar au jour le jour pour vivre des moments intimes avec le fruit de cet amour fané. Hippolyte Romain livre à la fois une réflexion (un ménage sur deux explose en France à l’heure actuelle !) et des croquis personnels « à la Daumier ».
De nos jours, la famille recomposée, ou plutôt décomposée comme le souligne ironiquement Hippolyte Romain, est chose courante. Quoiqu’on en dise, ou qu’on en lise dans les magazines féminins qui vantent les familles de stars, cette nouvelle cellule familiale s’installe sur des douleurs, des frustrations de l’un ou de l’autre. Que ce soient les mères, pères, enfants, beaux-pères, belles-mères.
« Je ne cherche pas à faire l’écrivain, tous ces mots alignés sont comme des cris successifs, des plaintes, des gémissements, des sanglots, tout ce chapelet de douleurs, d’incompréhension, de désespoir, que j’ai vécu ces quatre dernières années. »
Le narrateur vient de divorcer à la demande de sa femme. La justice, cette fois rendue par des femmes, n’a tenu aucun compte des sentiments d’un père. La mère est sans profession, elle a pratiquement tous les droits ( maison, voiture, garde de l’enfant et pension alimentaire).
L’auteur parle très peu de ce couple, leur rencontre, leur vie et se focalise sur cette société qui donne raison à l’instinct maternel et sur les conséquences pour sa vie personnelle.
Attendre un coup de fil, un week-end. Profiter de ces moments avec l’angoisse de sa fin trop proche. Craindre les attaques de la mère, l’éloignement de l’enfant, le dénigrement du père dans le discours de la maman. Très vite, le quotidien devient soumission, fatigue et peur du pire. Attendre et espérer que l’enfant grandisse et soit capable de comprendre gâchant les plus belles années de l’enfance et craignant le rejet définitif .
On parle peu de l’enfant, sûrement trop jeune pour comprendre et prendre part à la décision. Les quelques actions de la mère ne la valorisent pas mais nous en savons peu aussi sur les raisons du divorce.
« Les mères possèdent au plus haut point cet instinct de propriété sur leur progéniture qui les rend souvent terribles et sans cœur au moment des séparations… »
En tant que mère, je le reconnais facilement.Oui, les papas souffrent aussi et nous le lisons de plus en plus dans l’actualité avec ces pères qui engagent une grève de la faim, s’isolent en haut des grues. Hippolyte Romain réagit en écrivant ce témoignage, illustré de quelques croquis personnels, avec beaucoup de sincérité. Sa peine est lourde, cette confession centrée sur le père est pesante. Peut-être un peu trop pour lui donner du poids. Mais cette douleur est compréhensible et doit être écoutée afin que la justice, peut-être aussi l’attitude des femmes évoluent dans l’intérêt de tous et aussi et surtout dans l’intérêt de l’enfant.
« Un divorce est une rupture.”
« On coupe le fil d’un amour, d’années de vie commune où il y a forcément eu parfois des allures de bonheur.
« Pour beaucoup de couple, une petite boule de plus est apparue au chapelet de la vie, un enfant… Certains ont même ajouté plusieurs perles à ce collier familial.
« Seulement l’harmonie s’envole un beau matin et pour des raisons souvent imprévisibles, la haine s’est installée dans le duo. Tout à coup le conjoint est devenu l’ennemi nº 1 et, pour le punir, l’enfant va servir d’instrument de torture et de marchandage entre les ex-époux.
« Les salauds sont légions, lâches, indignes. Et la justice a tendance à mettre tous les mâles dans le même sac. Ils doivent d’abord payer et ensuite… à voir !
« Tous les coups sont permis. À travers ce décor, le gosse est une balle de ping-pong. C’est cette aventure et ce parcours des papas au cœur brisé que je raconte.
« Le livre que tous les papas doivent lire, surtout ceux qui souffrent ou ont souffert après un divorce douloureux et la séparation de leurs enfants, quand la mère, usant de son pouvoir, refuse de les leur confier en dépit des arbitrages de la loi.
« Il n’est pas un réquisitoire contre les mamans, seulement le triste constat d’une différence de traitement entre le père et la mère au sujet des petits devant les juges et la société. »
http://paternet.fr/2017/05/05/au-mieux-trois-fois-par-semaine/
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