Est-il vrai qu’en France un homme meurt tous les treize jours sous les coups de sa conjointe ?
Cette statistique, citée par la députée LREM Claire O’Petit, est exacte. Mais elle n’est pas forcément un indicateur pertinent pour illustrer le phénomène des hommes battus ou maltraités.
On trouve des statistiques dans l’étude nationale sur les morts violentes au sein du couple.
Cette étude annuelle, réalisée depuis une douzaine d’années, retient les meurtres, assassinats, empoisonnements et violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. L’étude porte à titre principal sur les couples dits «officiels», à savoir les conjoints ou ex-conjoints, les partenaires de pacs ou ex-partenaires de pacs et les concubins ou ex-concubins. L’étude, au-delà de la commission du fait en lui-même, s’attache également au contexte dans lequel la mort est survenue : lieu des faits, type d’arme utilisé le cas échéant, nature de la relation entre l’auteur et la victime, etc.
La dernière étude publiée porte sur les données de l’année 2017. Cette année-là, l’étude recense 151 décès au sein du couple, dont 130 femmes. La majeure partie (109) des victimes de sexe féminin l’étaient au sein d’un couple officiel (conjoint, concubin, pacsé ou ex). La minorité restante (21) l’étaient au sein de couples non officiels (petit ami, amant, relation épisodique ou ex).
Le nombre de décès parmi les hommes s’élève à 21, en majorité là aussi au sein de couples officiels (16).
Sur une année, cela revient à un décès d’un homme tous les dix-sept jours (en tenant compte des couples officiels et non officiels).
Le chiffre, cité par la députée Claire O’Petit, d’un homme mort tous les treize jours est probablement tiré du bilan de l’année 2016, où le nombre de victimes masculines (au sein des couples officiels) était plus important (28).