Épuisement maternel, quand la non violence devient violente.
Se perdre en route. S’oublier. Disparaître. Les mots qui dérapent, les gestes qui blessent. La culpabilité qui ronge, la honte qui grandit. Le sentiment de trop, trop peu, de ne pas être à la hauteur. Parfois, souvent?, à vouloir trop donner, trop bien faire, aux autres, pour les autres, nous nous perdons. Nous pensons que nos enfants étant dans un dépendance extrême au départ ils le sont toujours, que nous devons tout faire pour eux, même ce qui n’est plus humainement possible pour nous.
NOUS FAIRE VIOLENCE EN PRÔNANT LA BIENVEILLANCE. Voilà un drame aujourd’hui. Donner le meilleur à son enfant n’est pas donner ce que n’avons plus. L’enfant demande et prend ce qu’on lui donne, ni plus ni moins. Il prend la place qu’on lui laisse. Disparaître pour son enfant n’est pas la solution. La bienveillance commence par soi. PERSONNE NE PEUT TOUT FAIRE NON STOP. Quand la bienveillance devient de la maltraitance pour soi, la pente est ensuite vertigineuse. La colère, l’injustice face à tout ce que l’on donne et que l’on ne reçoit pas en retour. PRENDRE SOIN DE NOUS N’EST PAS UN ACTE D’ÉGOÏSME, C’EST UN ACTE D’AMOUR. Pour l’exemple que nous montrons, pour le poids que nous ne leur faisons pas porter. Nous n’avons peut ê
tre pas appris à nous écouter et à dire STOP, mais il est encore temps! Notre disponibilité pour eux ne doit pas aller à l’encontre de notre disponibilité pour nous. Vous arrivez vous en étant épuisés à écouter vos enfants? À accueillir leurs émotions sans vous sentir agressés? Moi non. Je réapprends à m’écouter pour écouter. Et croyez moi ce chemin est sinueux. Exigeant car il amène des réflexions sur la culpabilité, sur la responsabilité, sur notre devoir envers nous et envers eux. Difficile au départ et puis logique et libérateur à la fin. La bienveillance qui place l’enfant avant nous n’en est pas une, c’est une violence que l’on se fait, on se maltraite. Chacun place ses limites où il l’entend. Le principal c’est que ce soit juste pour nous. En étant juste pour nous, l’enfant qui apprend par l’exemple reçoit le plus beau des cadeaux, celui de savoir qu’il a le droit de s’écouter lui aussi. Non pas au détriment des autres mais pour les autres. Comment être bien avec l’autre sans être bien avec soi?
Oui il existe des aléas, des impondérables, et quand c’est trop, déléguer, demander de l’aide, mari, amis, grands parents, nounous…
La force est là, reconnaître nos limites, protéger la relation, nous prendre en compte.
Stéphanie Saincy.
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