Écrire pour les enfants après Dolto
Quels mots adressés à l’enfance après Dolto ? Avec Geneviève Brisac, éditrice et autrice jeunesse, nous interrogeons les histoires à destination des enfants et l’imaginaire qu’on leur propose. Pourquoi est-ce si important “d’avoir les mots” pour grandir ? De nommer ce que l’on traverse ?
Françoise Dolto racontait : Quand je parlais, mon père me disait toujours : Mais enfin Françoise, c’est dangereux une imagination pareille ! C’est dangereux. Qu’est-ce que tu vas en faire ? Et moi, je ne savais pas que c’était de l’imagination. Je répondais : pourquoi dis-tu que c’est de l’imagination ? C’est peut-être vrai.
Dolto pédopsychiatre et psychanalyste est restée attentive à l’imaginaire, elle était presque écrivaine à sa façon, puisque la petite fille aux yeux ronds, aime inventer des images et des mots, en disant par exemple : « s’automaterner » ou « mamaïser » ou “s’escargoter”. Elle inventait des expressions pour dire au plus près et au plus juste ce qu’elle observait. Comme les enfants savent inventer des mots qui soudain, sonnent parfaitement. Elle disait à leur propos « tout ce qui est mystérieux, ça fait partie de ce qui les fait vivre ».
On a eu envie de se demander, pour cette dernière émission, ce que lisaient les enfants et les adolescents, ce qu’on leur adressait comme mots, puisque ce sont les mots qui peuvent guérir. Quels mots on leur donne aujourd’hui pour avancer dans la vie ? de quoi on parle ? Pourquoi est-ce si important pour grandir d’avoir les mots ? de nommer ce que l’on traverse ? Ecrire pour les enfants, après Dolto, n’est peut-être pas tout à fait pareil qu’avant.
Geneviève Brisac est écrivaine, éditrice et autrice de romans pour la jeunesse. Elle a commencé à l’Ecole des Loisirs en 1989 et a dirigé les collections jeunesse Mouche, Neuf et Medium – ou des nombreux auteurs autrices ont écrit – on peut citer Marie-Aude Murail, Arnaud Catherine, Agnès Desharte…. Elle a publié de nombreux livres, on évoquera des personnages que l’on connaît bien : des petites filles, Olga ou Monnelle.Olga est la reine de son château. Dans le sable du jardin, le pont-levis tient tout seul. Elle admire son ouvre immortelle. Soudain, tout bascule dans le désordre. Près des douves, elle vient de découvrir deux crottes.
Autour d’elle, ni maman ni sa grande sœur Esther ne semblent mesurer l’ampleur de la catastrophe. Et il y a pire : le coupable la fixe, assis au milieu du château. Il a des yeux jaunes et impénétrables.
C’est Mao, le bébé chat des voisins. Olga soutient son regard avec courage. Olga est la reine de son château. Dans le sable du jardin, le pont-levis tient tout seul. Elle admire son ouvre immortelle. Soudain, tout bascule dans le désordre. Près des douves, elle vient de découvrir deux crottes.
Autour d’elle, ni maman ni sa grande sœur Esther ne semblent mesurer l’ampleur de la catastrophe. Et il y a pire : le coupable la fixe, assis au milieu du château. Il a des yeux jaunes et impénétrables.
C’est Mao, le bébé chat des voisins. Olga soutient son regard avec courage, elle tient à lui faire comprendre qu’il ne perd rien pour attendre. https://www.franceculture.fr/emissions/avoir-raison-avec/avoir-raison-avec-francoise-dolto-55-ecrire-pour-les-enfants-apres-dolto