Des femmes violentes
« Je ne vous tue pas, je vous marque »
https://www.arteradio.com/son/61666812/des_femmes_violentes
Parce que personne n’est à l’abri d’être privé de liberté, et que le système punitif et sécuritaire tend à se diffuser au sein de la société, Un podcast à soi revient avec une mini-série consacrée à la violence, à la colère, à l’articulation entre le genre et la prison. Qu’elles soient prisonnières, proches de prisonniers ou victimes de violences, qu’est-ce que la prison fait aux femmes ?
Dans ce premier épisode, des femmes autrices de violences racontent leurs parcours avant leur entrée en prison. En donnant à entendre sans tabou ni concession des parcours de femmes violentes, ce premier volet nous invite à interroger la violence au prisme du genre : Eve a poignardé plusieurs conjoints violents et Zineb, jeune délinquante, est devenue proche des réseaux djihadistes. Si elle est avant tout une puissance d’agir pour les hommes, pour les femmes l’usage de la violence est quasiment toujours précédé de violences masculines et/ou économiques, sociales, institutionnelles. Sans déresponsabiliser et, par là même, déposséder les femmes de leurs actes, cet épisode permet d’envisager la construction genrée d’un imaginaire violent dépourvu de femmes.
Avec :
– Eve et Zineb
– Coline Cardi, Maîtresse de conférences (Université Paris 8 – Cresppa/CSU), sociologue, spécialiste de la déviance et du genre.
– Corinne Rostaing, sociologue, spécialiste du monde carcéral (Université Lyon 2)
– Natacha Chetcuti-Osorovitz, sociologue spécialiste des violences de genre, épistémologie féministe et sociologie carcérale
– Géraldine Casutt ,doctorante, préparant une thèse sur les femmes djihadistes et leurs rapport à la violence
Textes :
– « Toute rage dehors » Anonyme, infokiosque
– « Féroces », Cécilia Colombo
– « Deux ou trois choses dont je suis sûre » Dorothy Allison
– « Je ne chasse pas sur mon territoire » Astrid Chaffringeon
Remerciements :
Comme toujours, mais en particulier ici, ce documentaire a été réalisé en étroite collaboration avec des chercheuses féministes. Je tiens à remercier tout particulièrement cette fois-ci Coline Cardi et Natacha Chetcuti-Osorovitz pour leur confiance, nos échanges et leurs travaux inspirants qui nourrissent ma réflexion.
Merci à Pauline de Smet, de l’Observatoire International des prisons
À Krista, Elsa, Gaelle et Sylvia du journal l’Envolée
À Mathilde et Julie du Genepi
À mes parents qui m’ont accompagnée jusqu’à Bayonne afin que je puisse enregistrer les voix des femmes, tout en restant auprès de mon bébé nouveau né dont je ne souhaitais pas être séparée trop longtemps.
Ressources :
– Femmes en prison et violences de genre, résistances à perpétuité, Natacha Chetcuti-Osorovtiz, La Dispute
– Une institution dégradante, la prison, Corinne Rostaing, Gallimard
– Penser la violence des femmes, Coline Cardi, Geneviève Pruvost, La Découverte
– Femmes détenues, les oubliées, Observatoire international des prisons
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Une création de Charlotte Bienaimé