Des chercheurs de l’Unige ont découvert que les abus laissent une trace biologique dans l’ADN des victimes
Maltraitance, viols, autant de traumatismes qui laissent des traces et pas seulement psychiques. Certaines de ces victimes consultent en psychiatrie, et ont accepté de donner leur sang pour analyse. Le Dr Ariane GIACOBINO, généticienne, nous précise “nous sommes allées chercher si il y avait des cicatrices sur L’ADN des événements vécus par ces personnes, qui pouvait être des abus, de la maltraitance ou des circonstances de vie assez difficiles dans l’enfance. les chercheurs recherchent dans l’ADN, isolent un gène, celui qui répond à un stress très fort résultant d’un traumatisme, un traumatisme que les patientes décrivent au travers d’un questionnaire. “Ce qui paraît incroyable, c’est qu’au niveau du sang des patients, au niveau de l’ADN, on a trouvé proportionnellement part rapport à ce qu’il avait subi, des modifications chimiques de leur ADN, ces cicatrices sont mesurables. Cela se transmet sur trois générations. Le traumatisme s’inscrit donc donc notre génome, et sa trace survit à chaque division cellulaire. Chez les humains, comme chez les souris, elle se transmet jusqu’à 3 divisions au moins. “Très récemment, nous avons eu cette situation, une grand-mère a un mari qui a violé la fille et est issu une petite fille, produit de cet inceste. Nous avons fait une analyse de méthylation sur les trois générations, et on observe celle qui a la cicatrice la plus grande, c’est bien la petite fille qui est le fruit de l’inceste. Le gène de la grand-mère, profondément choqué, est moins marqué que celui de la fille qui a subi le viol. mais la petite fille qui n’a jamais été violée porte la plus grande cicatrice. Mais il y a une bonne nouvelle, ces traces on peut les effacer par les thérapies. Encore une raison de soigner, sil il était nécessaire,de soigner ces traumatismes pour les effacer de notre tête et dans notre ADN.
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