ces mères dont on ne guérit pas
Voici un film que certaines mères devraient détester. Mais il y a fort à parier que celles qui sont décrites dans Ma mère, mon poison ne se reconnaîtront pas. Ainsi la mère de Delphine ne comprend pas pourquoi sa fille ne veut plus la voir et la prive de son rôle de grand-mère.
Delphine a été victime du syndrome de Münchhausen par procuration dont sa mère était atteinte et qui a été diagnostiqué tardivement. Pour cette femme, aimer c’était soigner. Il fallait donc que sa fille soit malade. Elle est allée jusqu’à falsifier des analyses médicales pour convaincre un chirurgien d’opérer Delphine et de lui enlever un rein, à l’âge de 8 ans.
Le chirurgien, qui témoigne, dit s’être inquiété quand la mère lui a dit que le second rein était atteint et qu’il faudrait envisager une greffe. Il a fait lui-même les analyses, sans que la mère y ait accès, et a découvert qu’il avait été manipulé. Désormais, à Paris, à l’hôpital Necker, l’équipe soignante est très attentive à tout ce qui pourrait signaler un syndrome de Münchhausen par procuration, pour intervenir sans délai.
Mères toxiques
Pourquoi Delphine a-t-elle accepté de dire qu’elle avait mal alors que c’était faux ? Elle pense qu’elle avait peur de nuire à sa mère. A ces mères toxiques, leurs enfants sont tout de même attachés, c’est ce que l’on constate à travers les divers récits – plusieurs femmes et un seul homme, Sylvain.
Ce dernier a demandé très jeune à aller en pension pour se protéger de sa mère. Toutefois, il se réjouissait quand venait le moment d’aller passer un week-end chez ses parents. Et lorsqu’il arrivait, sa mère était partie.
Camélia vit dans un centre depuis deux ans, mais rend visite à sa mère. Celle-ci a accepté d’être filmée. Un jour, quand sa fille arrive, elle lui dit : « Où est passée la petite fille qui chantait à tue-tête, qui voulait faire mannequin ? Elle a disparu. » Or Camélia est visiblement en surpoids…
Dans un groupe de parole, le sujet du jour est « les mères toxiques ». Confiée à sa grand-mère par sa mère, une femme conclut : « Si elle m’avait tuée ce jour-là, ça m’aurait fait moins mal. » Une autre devait toujours marcher dans la rue quelques pas derrière sa mère : « Elle avait honte de moi. »
A travers les témoignages de médecins, de psychologues, de soignants divers, une conclusion s’impose : certaines mères sont un poison dont on ne guérit pas.
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