Au cœur des émotions de l’enfant
Les parents sont souvent démunis devant l’intensité des émotions de leur enfant. Ils cherchent volontiers à les calmer, à faire taire les cris, les pleurs, l’expression de l’émoi. Or l’émotion a un sens, une intention. Elle est guérissante.
Ce livre très concret tire ses exemples du quotidien, aide les parents à comprendre la peur, la colère, la joie, la tristesse et le besoin de l’enfant d’exprimer ses sentiments. Tout cela pour mieux l’accompagner vers l’autonomie et vers davantage d’harmonie familiale.
Isabelle Filliozat, psychothérapeute et auteure de Au cœur des émotions chez l’enfant nous explique qu’il existe trois types de peur principale chez l’enfant : la peur « classique », la peur « acquise » et la peur « imitée ».
La peur dite « classique », celle qui nous préoccupe dans cette article, est une peur que tous les enfants connaissent au cours de leur développement. C’est l’obscurité, les monstres, les bruits… qui empêchent votre enfant de trouver le sommeil. Cette émotion, comme les autres, sera plus ou moins forte en fonction de chaque enfant. Il s’agit d’un passage obligatoire et transitoire lié au monde imaginaire. En effet, jusqu’à l’âge de six ans, l’enfant a un esprit intuitif, prélogique. Cela signifie qu’il ne fait pas la différence entre la réalité et la fiction. On dit qu’il est dans l’imaginaire. Ce n’est que vers l’âge de six ans qu’il va apprendre à prendre du recul sur ses émotions, qu’il pourra atteindre l’abstraction, faire la différence entre le vrai et le faux, et entrer dans l’imagination.
Cette distinction entre imaginaire (Ce qui a été imaginé) et imagination (Capacité d’imaginer) me ramène à Maria Montessori, médecin et célèbre pédagogue, qui nous invite à être vigilant quant aux choix des livres, des histoires et, par conséquent, des dessins animés que nous proposons à nos enfants. En effet, en ayant recours à des fictions nous ‘jouons’ avec la crédulité de nos enfants (pour rappel, l’enfant ne distingue pas encore la fiction de la réalité). Il serait donc plus judicieux de commencer par arrêter de leur lire des récits où apparaissent monstres et méchants et de contrôler les dessins animés ou contes de fées que vos enfants regardent.
Pourquoi cette peur apparaît-elle au moment de l’endormissement ?
C’est un moment délicat et important chez l’enfant. Les enfants ont besoin de se sentir bien et en sécurité, et encore plus à ce moment de la journée puisqu’ils vont se retrouver seuls dans leur chambre. Bref, aller se coucher rime avec séparation ! Pour cela, il est conseillé d’instaurer, avec votre enfant, un rituel qui consiste à répéter les mêmes gestes tous les soirs, dans le même ordre et à la même heure. Par exemple : après le dîner en famille, c’est le moment du passage à la toilette, du bain et du brossage de dents. S’en suit une petite histoire ou un livre au lit, d’un dernier câlin et extinction des feux. Cette répétition donnera des repères à votre enfant et donc un sentiment de sécurité. Par conséquent, cela rendra la séparation moins difficile. Aussi, comme vu plus haut, faites attention aux choix de lecture en bannissant les monstres, les sorcières, le père Noël (oui oui, il fait peur à beaucoup d’enfants !), les géants et méchantes créatures en tous genres…
http://kidscorner.lu/web/kids/index.php/dossier/item/287-mon-enfant-a-peur-des-monstres