Accusée d’avoir étouffé sa fillette
Le 13 août 2011 à 6 h 15, les sapeurs-pompiers arrivent Cité de l’Observatoire, à Besançon. Elisa, 4 ans, en pyjama jaune et tee-shirt rouge, est couchée par terre à côté de son lit. Sur les conseils du SAMU, sa mère a commencé à pratiquer le bouche-à-bouche et un massage cardiaque. « Je l’ai trouvée avec l’oreiller sur la tête quand je me suis réveillée. » Cette femme, fragile psychiquement, est alors hospitalisée au centre psychiatrique de Novillars ; elle ne pourra pas être réentendue par les enquêteurs avant le 8 février 2012. Pour tout le monde, Elisa est morte d’une malformation de la trachée.
Parallèlement, l’autopsie confirme une mort par suffocation et une hypertrophie des amygdales. Surtout, les analyses toxicologiques laissent apparaître des traces de Lexomil, récentes et plus anciennes. Un anxiolytique prescrit à la mère qui, petit à petit, avoue son crime. Il pleuvait, elle et sa fille ont passé la journée dans l’appartement, « elle me suivait partout, ça m’énervait, on a joué un peu ».
Le soir, après le dîner, des pâtes et une crème dessert, elle lui donne un demi Lexomil, « histoire qu’elle s’endorme vite. Je suis allée fumer des cigarettes à la cuisine, et c’est là qu’est venue l’idée de l’étouffer. J’ai pris tout doucement son oreiller sous sa tête pour pas la réveiller et je l’ai mis sur sa figure. Elle s’est débattue fort, avec ses bras et ses jambes, mais pas longtemps. J’ai tenu jusqu’à ce qu’elle arrête de bouger. J’ai pris mes médicaments et je suis allée me coucher ».
Elle est massive, cheveux tenus en queue lâche, tunique chamarrée, visage fermé ; pendant trois ans, elle a gardé son secret. « J’avais peur qu’elle soit victime d’inceste. » Ces pauvres explications en disent long sur son état psychique et sur le contexte familial. Deux éléments essentiels du drame qui seront développés ce jeudi.
Vient à la barre le père d’Elisa, il ne sait pas dire les sentiments, ils vivent de nouveau ensemble, mais n’ont jamais parlé du meurtre de la petite. Ils vont ensemble régulièrement au cimetière. Vient Jonathan, le fil aîné. Il s’est beaucoup occupé de sa demi-sœur. Lui non plus n’a jamais lâché sa mère. Enfant, elle l’a maltraité pourtant, il fut placé. Il fut violé aussi. « Quand je lui ai dit, elle m’a dit qu’elle s’en foutait. » Il aimait Elisa, « elle est à nos côtés mais on en parle jamais ». Lui seul peut exprimer quelques affects dans cette famille privée de l’expression des émotions.
Sur le banc de la partie civile, personne pour faire entendre la minuscule vie d’Elisa, sauf une association, La Voix de l’enfant.
Pourtant, avant l’irréparable, par trois fois le couple avait cherché de l’aide auprès des services sociaux, rapporte la directrice d’enquête dans un exposé clair, détaillé et exhaustif. La mère elle-même avait tiré la sonnette d’alarme : « Je suis psychotique, je ne peux pas protéger Elisa », avait-elle dit à l’Antenne Enfance Ado. Me Pichoff, pour la défense, devrait revenir ce jeudi sur ces terribles manquements. Le 16 août 2011, Elisa devait partir une semaine en famille d’accueil pour laisser sa mère organiser le déménagement. Elle est morte trois jours plus tôt.Catherine CHAILLET
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-besancon/2017/06/29/accusee-d-avoir-etouffe-sa-fillette
Quand est-ce que nous comprendront que nous sommes tous, en tant qu’humains, des êtres sacrés et divins.
«… Nous sommes des êtres spirituels vivant une expérience humaine» (Teilhard de Chardin) La question fondamentale évoquée, est celle de la Dualité…
Et nos développements iront dans ce sens. Faut-il le rappeler, Teilhard de Chardin, un grand auteur, n’a rien d’un penseur philosophe contemplatif, mais il s’est surtout illustré dans l’action positive ; ce genre d’action qui permet d’atteindre une certaine Sagesse Pratique.