Là où le soleil disparaît
CORNEILLE
« En démarrant ce récit, je savais que les pages du génocide et du massacre de ma famille au Rwanda, en 1994, m’attendaient. Je savais qu’écrire cette douleur passée, c’était mettre des petites cuillerées de pili-pili sur la chair encore fraîche d’une plaie que je voulais à tout prix croire fermée. Et, sur le chemin de la rétrospective, j’ai trouvé d’autres plaies. Vives. Brûlantes. Ce livre, il m’aura fallu presque cinq ans pour le finir. »
Pour la première fois, le chanteur Corneille revient sur le génocide rwandais, le miracle de sa survie, son espoir infaillible, ses rêves, l’immense succès qui a été le sien, mais aussi ce long recul, ces dernières années, qui lui a été indispensable pour renouer avec son histoire et ses racines.
Le récit poignant, porté par une écriture d’une rare poésie, d’un artiste, mais surtout d’un homme, à la recherche de sa vérité.
Auteur-compositeur-interprète, Cornélius Nyungura, dit Corneille, est né le 24 mars 1977. Parmi toutes les chansons qui évoquent son histoire, Parce qu’on vient de loin et Seul au monde ont bouleversé le public.
Dans ce livre, il se confie notamment sur l’agression sexuelle dont il a été victime à six ans et demi, aux mains de sa tante Jeanne.
Le chanteur a accepté d’en parler au magazine Paris Match : « J’avais 6 ans et demi quand ma tante a abusé de moi, emportant mon innocence d’enfant avec elle. Cela a eu forcément des répercussions sur ma sexualité et mon rapport aux femmes. Jusqu’à ce que je rencontre mon épouse, Sofia, je n’avais pas mesuré l’étendue des dégâts du viol dont j’ai été la victime…»
Dans l’entrevue, il s’est également confié sur son difficile processus d’écriture : « C’est très violent. Pour ne pas sombrer quand j’écrivais, je regardais Merik, mon fils, ma femme, Sofia, et tous les gens autour de moi… Les voir me raccrochait au présent. »