280 000 hommes auraient été victimes de violences conjugales en 2010
280 000 hommes auraient été victimes de violences conjugales en 2010 selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. Deux d’entre eux se confient.
“Pendant quatre ans, tout s’est passé au mieux dans notre couple. Mais à la naissance de notre fils, Achille, elle a commencé à m’insulter, se rappelle Olivier. Les agressions verbales devenaient récurrentes et sa logorrhée débutait dès 8h du matin et ce jusqu’à notre coucher. J’ai compris qu’il y avait un problème lorsque nous étions en Italie. Elle est rentrée en France me laissant seul avec mon enfant âgé d’un an”, déplore l’homme, depuis divorcé.
Ces violences psychologiques, Georges* aussi les a subies au quotidien. Sa femme lui reprochait le moindre de ses gestes. “Tous les prétextes étaient bons pour me rabaisser: si je ne rentrais pas trop tard de mon travail, je nourrissais mal nos enfants ou je ne savais pas les habiller pour aller à l’école. Au début, je tentais de l’excuser, je justifiais ses actes par son mal-être. Mon épouse est dépressive. Puis, lorsqu’elle est devenue violente, j’ai compris que ça allait bien au-delà d’un simple malaise.”
SOS Papa est une association qui vient en aide aux pères en difficulté face aux violences et aux problématiques du divorce (gardes, séparation des biens, etc). L’organisme conseille en cas de violences conjugales de faire constater les blessures par un médecin qui en attestera par écrit puis de porter plainte. “Les époux doivent de se déculpabiliser d’assigner en justice leurs épouses quand il y a violence avérée”, explique Dominique Ruffié, le secrétaire général.
Georges a l’impression que le but de son épouse, avec qui il est en instance de divorce, est de le pousser à bout pour qu’il finisse, à son tour, par lever la main sur elle. En vain. Face au torrent de violences, il garde son sang froid.
L’homme se souvient d’un matin, en particulier. “Je jouais avec mes enfants dans le salon lorsqu’elle s’est mise à mettre à sac à la bibliothèque et à balancer les ouvrages à travers la pièce. Je lui ai dit que je ne lèverai pas la main sur elle et ne me laisserai pas abuser par son attitude.” Ce jour-là, l’intervention de Georges apaise son épouse. Mais un autre, alors que sa belle-mère est présente, sa femme lui donne une baffe. Georges dépose une main courante. Un pas franchi.
Olivier aussi a fait la démarche de se rendre au commissariat le plus proche. Cette fois-là, sa femme avait tenté de l’étrangler. “Ses mains ont serré ma gorge pendant une minute. Je ne me suis pas débattu et n’ai rien répliqué car je savais que le moindre de mes gestes pouvait me conduire au retrait de la garde de mes enfants. J’ai tout de même eu 3 jours d’ITT [incapacité totale de travail, ndlr]…”
Après le dépôt d’une main courante, la femme d’Olivier est convoquée par la police. Apeuré, l’homme abandonne les poursuites. “Elle allaitait ma fille et je n’ai pas eu le coeur de poursuivre. J’ai préféré retiré ma plainte”, explique-t-il. A bout, Olivier a fini par quitter le domicile familial et se bat pour récupérer la garde de ses enfants.
Et vous, avez-vous ou êtes vous victimes de violences conjugales? Témoignez dans les commentaires.
* Le prénom a été modifié.
L’express.fr