Les enfants : notre héritage légué au futur
Une chose dont nous pouvons être sûrs, c’est que nous ne vivrons pas éternellement, un jour nous mourrons tous. Lorsque ce jour arrivera, quel héritage léguerons-nous ? Que laisserons-nous pour la postérité ?
Nos enfants seront en grande partie notre héritage légué. Mais quel genre de personnes deviendront-ils en grandissant ?
La société occidentale d’aujourd’hui a été témoin d’un déclin moral et spirituel alarmant. Nos sociétés semblent croire qu’elles n’ont plus besoin de Dieu et que la science règne avec suprématie comme arbitre de toutes les questions importantes de la vie. La famille nucléaire s’est fortement désintégrée, et l’impact stabilisateur de la famille au sens large et des communautés très unies a diminué. Le rythme élevé des changements sociaux donne le vertige.
Notre société du « moi en premier » est de plus en plus concurrentielle et matérialiste, s’adonnant aux plaisirs égoïstes. Elle est caractérisée par un niveau élevé de stress qui se manifeste de différentes façons.
Si notre façon de vivre a perdu toute signification, si les changements rapides de l’époque dans laquelle nous vivons nous troublent, c’est bien sur les familles et sur la façon dont nous élevons nos enfants que cela a eu le plus d’impact. Elle est loin l’époque où de nombreuses familles essayaient d’élever des enfants dans la morale, craignant Dieu, et étant équipés pour respecter leurs obligations envers la communauté. Au lieu de cela, on a adopté une approche plus orientée vers l’enfant avec cependant une vision peu claire du résultat souhaité. On guide de moins en moins les enfants dans la façon dont ils devraient se comporter, et on leur permet de grandir plus ou moins comme ils le désirent. Ils n’assimilent que des idées vagues sur ce qui est bon ou mauvais, le seul critère pour le succès semblant être la prospérité matérielle.
Nous avons le devoir d’aider et de servir notre société de la meilleure façon possible, et cela comprend la manière dont nous préparons la génération future.
Mais l’un des devoirs parentaux les plus importants est certainement d’élever des enfants qui aient un sens moral. Nous avons le devoir d’aider et de servir notre société de la meilleure façon possible, et cela comprend la manière dont nous préparons la génération future. Après tout, lorsque nous ne serons plus là, le monde leur appartiendra. Nos enfants sont la génération future et nous leur transmettons un héritage – pour le meilleur ou pour le pire. Nous devons accorder un soin tout particulier à la qualité de ce que nous léguons, à la façon dont nous élevons nos enfants et au genre de valeurs que nous leur inculquons.
Ce dont les parents ont le plus besoin, c’est de retrouver un sens très fort pour les valeurs et croyances à enseigner à leurs enfants afin qu’ils en bénéficient, eux, et les générations suivantes. Pourtant nous vivons à une époque où il y a beaucoup de confusion sur la façon dont les parents devraient remplir cette tâche.
La révolution silencieuse
Les deux derniers siècles ont apporté de remarquables développements dans les domaines de la technologie et de la philosophie. Parmi eux, et de façon presque dissimulée, ont eu lieu des changements silencieux mais drastiques dans l’attitude publique vis-à-vis de la famille, et en particulier vis-à-vis de l’éducation des enfants. Silencieux dans la mesure où ces changements ont été si progressifs que l’esprit humain ne les a pas toujours détectés. Silencieux aussi dans la mesure où, ayant reconnu le besoin de rectifier certaines de nos anciennes attitudes, nous avons facilement accepté le changement.
L’heure est venue de se demander si les changements que la génération de l’après-guerre a acceptés en ce qui concerne ses enfants étaient vraiment appropriés. Il y a eu sans aucun doute des développements nécessaires et bénéfiques, mais le bon sens devrait aussi nous rappeler que tout changement n’est pas bon. L’approche des sociétés occidentales en matière d’enfants s’est fortement dégradée, mais ce n’est que ces dernières années que la validité de ces changements a été remise en question. Compte tenu des preuves apportées, certaines de ces remises en question semblent avoir du mérite. Les médias font généralement du bon travail pour attirer notre attention sur ces informations : l’échec des systèmes éducatifs, la baisse des taux d’alphabétisation, la hausse de la violence dans les écoles, l’immoralité des adolescents, la délinquance juvénile – la liste semble parfois sans fin.
Le pédiatre Benjamin Spock fut un individu pris dans le courant de changements qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. Il fut l’auteur du livre intitulé The Common Sense Book of Baby and Child Care (Le livre du bon sens pour le soin du bébé et de l’enfant), plus tard simplement appelé le Dr. Spock’s Baby and Child Care (Le soin du bébé et de l’enfant selon le Dr. Spock) Aucun autre livre n’a eu un impact aussi important sur l’éducation des enfants, et M. Spock était partout connu comme le pédiatre favori de l’Amérique.
Il n’est pas sûr que M. Spock ait initié les changements dans l’attitude du grand public vis-à-vis des enfants et de leur éducation, mais le moment précis où il a produit un manuel sur l’éducation des enfants (qui préconisait une révolution silencieuse dans ses pratiques) a certainement ajouté de l’huile sur le feu. De nombreux idéaux qu’il a enseignés se sont intégrés dans le courant culturel occidental et sont à présent généralement pris pour acquis. L’expression « Ayez confiance en vous » qu’il conseillait aux parents est devenue le slogan de la génération moderne. Et cela est peut-être justifié lorsque l’on fait le contraste avec les méthodes rigides et sévères de l’époque précédente en matière d’éducation des enfants. Cependant, il n’est pas sage de jeter le bébé avec l’eau du bain, comme certains parents l’ont apparemment fait. Tous les idéaux des générations précédentes n’avaient nullement besoin d’être abandonnés.
Avant que Benjamin Spock ait publié son livre, les jeunes parents avaient été encouragés à se tourner vers des professionnels en matière d’éducation pour enfants. On ne devait pas faire confiance à l’instinct parental ; seule une approche stricte et déterminée par les pédiatres étant efficace pour élever des enfants. L’alternative proposée par Spock qui consistait en une approche plus centrée sur l’enfant, et dans laquelle les parents devaient faire confiance à leur raison sur ce qui est bon pour leur enfant, fut une alternative qui toucha la corde sensible de nombreux parents qui commençaient eux-mêmes à remettre en question les pratiques établies.
Lorsque les femmes quittèrent leur foyer pour aller travailler pendant et après la Seconde Guerre mondiale, les attitudes vis-à-vis du rôle des hommes et des femmes commencèrent à changer. L’impact de la guerre et de la pensée évolutionniste et scientifique a entraîné un détachement des croyances et pratiques religieuses établies. Le rythme de vie s’est considérablement accéléré. Inévitablement, les attitudes vis-à-vis des enfants et de leur éducation commencèrent aussi à changer. Les gens souhaitaient un nouveau départ après la guerre et attendaient avec impatience une ère nouvelle et prospère dans laquelle ils pourraient élever leur famille. Dans les années qui suivirent la Seconde Guerre mondiale, un changement évident dans la façon d’élever les enfants fut très notable alors qu’un baby-boom soutenu démarrait.
Trop vite, top tôt
Dans les années 80, de nombreux psychologues et experts pour enfants ont essayé d’avertir le public que quelque chose d’important se passait : les enfants grandissaient trop vite. Il y avait parmi ces experts David Elkind, professeur en études sur l’enfant à l’université Tufts et qui a écrit The Hurried Child (l’enfant pressé). Dans ce livre, il documenta une conséquence troublante de la génération des années 60. Il démontra que les parents, les écoles et les médias forçaient les enfants à grandir trop vite et trop tôt. Il avait le sentiment qu’ils accumulaient des lacunes dans des étapes importantes de leur développement. Ce sont les mêmes jeunes gens qui aident aujourd’hui à former et façonner notre société au fur et à mesure qu’ils reçoivent leurs diplômes universitaires et obtiennent des postes à influence dans le « système » de la société. La question doit être posée : Ont-ils manqué d’éléments importants dans leur enfance, et en-a-t-il résulté de jeunes adultes incomplets ?
Un livre plus récent intitulé The Sibling Society (la société de frères et sœurs), de Robert Bly (Vintage Books, 1996), affirmait que les enfants qui n’ont pas eu d’enfance ne grandissaient en fait pas, mais qu’ils restaient enfermés dans une mentalité de mi-adolescent, mi-adulte. Dans l’introduction, M. Bly expliqua ce qu’il voulait dire par ‘société de frères et ’sœurs’. « C’est la pire des époques ; c’est la meilleure des époques » commença-t-il. « C’est ce que nous ressentons lorsque nous naviguons d’une société paternelle, maintenant discréditée, vers une société dans laquelle on cède aux coups de tête. Les gens ne se donnent pas la peine de grandir, et nous sommes tous des poissons nageant dans un aquarium de mi-adultes ». Il écrivit aussi : « Les Américains qui ont vingt ans voient des jeunes qui leur ressemblent en Tchécoslovaquie, Grèce, Chine, France, Brésil, Allemagne et Russie. Ils portent les mêmes jeans, écoutent la même musique, parlent une langue universelle que la connaissance informatique demande. Parfois ils se sentent vraiment plus liés à leurs frères et sœurs d’ailleurs qu’aux membres de leurs familles qui sont dans la pièce d’à côté ».
Bly a fait remarquer que dans cette société de frères et sœurs, « les adultes régressent vers l’adolescence ; et les adolescents, voyant ceci, n’ont aucun désir de devenir des adultes […] Peut-être un tiers de notre société a développé ces nouvelles qualités de frères et sœurs […] Dans une telle société, il est difficile de savoir approcher son enfant, de savoir quelles valeurs il faut essayer de lui inculquer, quelles valeurs il faut défendre, avec quoi il faut être d’accord. Il est particulièrement difficile de savoir où sont vos enfants ».
Certaines personnes sont sûres de savoir où sont leurs enfants, quoique d’autres demanderaient si c’est là l’endroit où devraient être des enfants. Le Sunday Times de Londres du 1er novembre 1998, rapportait que « selon Kay Hymowitz, auteur d’un livre sur les ‘tweens’ [un groupe d’âge situé entre l’enfance et l’adolescence], des parents très occupés passent moins de temps avec leurs enfants ; donc la télévision, les magazines et les camarades d’école deviennent des influences plus fortes dans la vie des enfants. ‘C’est un phénomène très inquiétant’ affirmait [Hymowitz]. ‘L’absence des parents, le marché et l’entourage forment un cercle vicieux qui fausse le développement des jeunes’ ».
À quoi vous attendez-vous ?
Cette altération du développement, alliée à l’incertitude parentale, est aujourd’hui au cœur de l’éducation des enfants. Que les enfants aient été forcés de grandir trop vite ou qu’ils n’aient pas assez grandi, la question est vraiment de savoir ce que nous voulons que nos enfants deviennent. Sans une vision claire de ce que la génération prochaine doit être, comment pouvons-nous les façonner et les former pour qu’ils deviennent des intendants responsables de la société ? Nous vivons à une époque où même les mots façonner et former enflamment les esprits de ceux qui rejettent tout besoin de contrôle dans le développement des enfants.
Hymowitz, membre du Manhattan Institute (un groupe de réflexion basé à New-York) et auteur du livre intitulé Ready or Not: Why treating Children as Small Adults Endangers Their Future – and Ours (Prêts ou pas : pourquoi traiter les enfants comme de jeunes adultes met en danger leur avenir – et le nôtre) (Free Press, 1999) affirme que lorsque les idées de libération de l’enfant ont touché le grand public, elles se sont affermies en ce qu’elle appelle l’anticulturalisme. Dans l’introduction de son livre, elle dit que « l’anticulturalisme est l’idéologie dominante parmi les experts pour enfants, et il s’est infiltré dans les palais de justice, les écoles, les magazines pour parents, à Hollywood, ainsi que dans nos cuisines et salles de séjour ».
Selon John Leo, chroniqueur, l’anticulturalisme se réduit à la notion que les enfants devraient se développer tout seuls. Dans sa rubrique « On society » (Sur la société) du numéro du 1er novembre 1999 de U.S News & World Report, il notait que cela faisait penser aux « séries d’articles de lois publiés par Hillary Rodham au milieu des années 70. Elle proposait des droits légaux pour les enfants contre les parents – dont des décisions sur la maternité et l’avortement, les études, la chirurgie esthétique, le traitement des maladies vénériennes, et l’emploi ».
Était-ce ce que Benjamin Spock avait à l’esprit lorsqu’il prônait une éducation des enfants plus douce et plus délicate ? Les parents d’aujourd’hui furent eux-mêmes élevés sous les effets des changements d’après-guerre. Il se peut que le docteur Spock ainsi que d’autres pédiatres aient été bien intentionnés, mais ils ont contribué à ouvrir la voie sur laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, où de nombreuses personnes croient que les parents et les écoles devraient motiver et encourager les enfants, sans se mêler du reste. M. Leo a résumé cette approche de la façon suivante : « On ne doit pas éduquer les enfants, mais seulement les laisser grandir ». Bien sûr, le résultat est que les parents d’aujourd’hui reflètent une incertitude produite par une société qui connait des changements culturels fondamentaux. Dans leur esprit, comment élever les enfants n’est pas encore claire.
les parents d’aujourd’hui reflètent une incertitude produite par une société qui connait des changements culturels fondamentaux.
Mais un environnement d’autodétermination est-il aussi bienfaisant pour les enfants qu’il apparait être à première vue ? Cela semble bon à un esprit rationnel, ce qui, bien sûr, explique pourquoi tant de parents l’acceptent, même s’ils émettent personnellement quelques réserves.
Beaucoup diraient que les méthodes anciennes n’étaient pas bonnes et que nous devons abandonner tout ce qui a conduit à faire des erreurs. De nombreux experts pour enfants ont établi que la structure autoritaire du foyer ou des institutions qui ont influencé l’éducation des enfants (comme les écoles ou les églises) est problématique. Ils en ont conclu qu’une telle autorité devait être démantelée, ce qui peut sembler raisonnable et naturel de prime abord. Mais y a-t-il d’autres éléments à considérer ?
Confiance humaniste
Lors de l’automne 1999, Paul Kurtz, rédacteur en chef du magazine Free Inquiry et président du Council for Secular Humanism (Conseil pour l’humanisme séculaire), publia une version remise à jour du « Humanist Manifesto » (manifeste humaniste) pour l’année 2000. Dans la préface se trouve une vérité sur laquelle tous les parents devraient méditer longuement : « L’humanisme est une perspective éthique, scientifique et philosophique qui a changé le monde. Il a hérité des philosophes et poétes de la Grèce antique, de l’empire Romain, de la Chine confucianiste, et du mouvement Carvaka dans l’Inde classique. Les artistes, écrivains, scientifiques et penseurs humanistes ont modelé l’ère moderne pendant plus de cinq siècles. D’ailleurs, l’humanisme et le modernisme ont souvent paru être synonymes ; car les idées et les valeurs humanistes expriment une confiance renouvelée dans la force que les êtres humains ont à résoudre leurs propres problèmes et à conquérir des terres inconnues » (Free Inquiry, Fall 1999, page 4, c’est nous qui mettons l’accent).
La liste des personnes qui ont signé ce manifeste est impressionnante. Mais regardez à nouveau ce que prétend l’humanisme. Il a « changé le monde » ; il a « modelé l’ère moderne » ; il défend « la force que les humains ont à résoudre leurs problèmes ». Ces idées semblent bien connues en ce qui concerne les changements récents dans le domaine de l’éducation des enfants. Et bien sûr, elles devraient être bien connues. Cette approche est au cœur du système éducatif d’aujourd’hui et a été très influente pour réduire le rôle d’une autorité qui est considérée comme un obstacle à l’avancée des valeurs humaines de liberté et de bonheur.
Kurtz poursuit en disant : « La plupart des anciennes idées et traditions dont l’humanité a hérité ne sont plus applicables aux réalités actuelles et aux opportunités futures ». C’est pourquoi les parents sont confus quant à leur responsabilité dans l’éducation de leurs enfants. Spock était le produit de cette « perspective éthique, scientifique et philosophique qui a changé le monde ». Oui, il a vu la nécessité d’une approche plus douce et plus affectueuse envers les enfants, mais sa solution était envahie de psychologie freudienne, et Sigmund Freud fit partie intégrante du mouvement humaniste qui a façonné l’ère moderne.
Le biographe de Spock, Thomas Maier, a essayé de résumer l’impact qu’a eu Spock sur l’éducation des enfants de par le monde. Maier écrit : « Ce qui attirait Spock et d’autres admirateurs de Freud, c’était le côté altruiste et éthique de la psychanalyse, une base morale qui provenait de l’expérience humaine plutôt que d’une divinité, et qui encouragea les gens à décider de leur propre destin et à travailler à une meilleure société » (Dr. Spock: An American Life, Harcourt Brace, New York, 1998, page 210). Maier poursuit : « Dr. Spock est devenu un pater familias national dont la sagesse émana de son propre ensemble de commandements » (page 202).
Retour à l’essentiel
Il y a quelque chose d’autre que nous devrions considérer. Dans de nombreux domaines (et surtout envers le rôle des enfants), les attitudes victoriennes étaient effectivement répressives et devaient changer. La protection de l’enfance ne nécessite pas un retour à de telles attitudes rigides et extrêmes. Donc quel devrait être le rôle des parents ? Comment les parents peuvent-il imaginer le genre de personne que leurs enfants devraient être ?
Les dix commandements accrochés à un mur dans une classe modifieront-ils l’attitude des étudiants ?
Aux États-Unis, à la suite d’une série de violentes fusillades dans des écoles, il s’est développé un nouvel élan pour un retour aux sources religieuses. « Ramenez les dix commandements dans les classes » demandent-ils. Mais est-ce la solution ? Les dix commandements accrochés à un mur dans une classe modifieront-ils l’attitude des étudiants ? Ah, si c’était aussi simple que ça !
Nous avons des professeurs qui luttent simplement pour inculquer l’essentiel de l’éducation à nos enfants. Un pourcentage alarmant de jeunes gens quittent le système scolaire sans savoir lire, et encore moins écrire et compter. Comment pouvons-nous alors demander à ces mêmes professeurs de transmettre une éducation religieuse à ces ensembles multiculturels qui passent devant les tableaux noirs ? Ce n’est pas que le fait d’avoir les dix commandements dans les classes soit une mauvaise idée, mais si un climat religieux plus autoritaire est la solution, pourquoi n’a-t-il pas fonctionné jadis lorsque ces valeurs judéo-chrétiennes étaient plus dominantes ?
La réponse fondamentale pour un développement sain et une bonne assistance aux enfants réside certainement dans la génération présente de parents – pas dans les enfants, ni dans leurs professeurs ou dans les services chargés de faire respecter la loi, ni dans la communauté au sens large. La réponse est double, et pourtant unique. Si les parents ne connaissent pas – et n’appliquent pas – les bonnes valeurs par lesquelles ils doivent élever leurs enfants, comment ces enfants peuvent-ils adopter ces valeurs qui produiront une société saine dans le futur ? Jusqu’à ce que nous enlevions la confusion et que nous acceptions un ensemble convenu de principes essentiels sur lesquels l’éducation des enfants peut être fondée, l’état actuel de désorientation persistera et des conséquences fâcheuses ne cesseront point d’apparaitre.
Les idées ont des conséquences. Les idées humanistes sur la religion, la famille et l’éducation des enfants contribuent toutes aux valeurs culturelles passées de génération en génération, et elles affectent aussi ces valeurs. Nous devons nous arrêter et évaluer avec précaution les idées humanistes de la génération actuelle avant d’assumer qu’elles sont appropriées pour éléver la génération future.
Les enfants débutent leur vie avec un patrimoine génétique remarquable. Mais leurs vies sont très tôt modelées par une multitude d’autres facteurs, parmi lesquels – et ce n’est pas le moindre – le pouvoir de la culture dans laquelle ils sont nés. Les influences culturelles sont très fortes et agissent par de nombreux intermédiaires sur l’esprit en développement de l’enfant. Les parents devraient agir comme des surveillants de toutes ces idées afin de veiller à ce que les influences sur leurs enfants soient aussi bénéfiques que possible. Cependant, si les parents, qui sont eux-mêmes le résultat des influences de la société, n’ont pas confiance pour décider quelle influence est bonne ou mauvaise, ou s’ils lâchent leurs enfants dans un océan d’idées diverses sans les guider, les chances de produire un jeune adulte équilibré sont minces.
Un caractère juste
Les fruits de l’éducation des enfants d’après-guerre indiquent que nous sommes allés dans la mauvaise direction. Ce qui est discutable, c’est la direction dans laquelle nous devrions aller. La solution tourne autour du genre de caractère que nous voulons inculquer à nos enfants. Comme alternative aux idées humanistes, nous devons examiner à nouveau les idées qui se trouvent dans le livre des livres, la Bible. Elle contient des conseils qui proviennent du Créateur de la vie elle-même, des conseils qui enseignent que Dieu est l’auteur du caractère véritable.
Les fruits de l’éducation des enfants d’après-guerre indiquent que nous sommes allés dans la mauvaise direction.
Les conseils bibliques ne sont pas démodés. Malheureusement, les parents les ont trop souvent mal compris ou ont manqué d’équilibre pour les mettre correctement en pratique. Et ceci est aussi valable pour les autorités religieuses à travers les siècles. Ce fut certainement le cas pour l’éducation que reçut M. Spock, éducation contre laquelle il se rebella si catégoriquement dans son livre. Avant d’essayer d’imposer des valeurs bibliques à leurs enfants, les parents feraient bien d’incorporer totalement de telles valeurs dans leurs propres vies. Après tout, l’essentiel c’est de montrer l’exemple.
Nous devons peut-être réexaminer les choix que nous avons faits. Nous pouvons choisir d’adopter une philosophie de la vie qui place Dieu (et sa façon de vivre qu’il nous a révélée) au centre de nos vies et de nos familles, au lieu d’adopter des idées humanistes ou des idées erronées sur Dieu. Dieu est l’auteur du mariage et de la famille. Il définit pour nous les lois spirituelles qui font correctement fonctionner ces institutions. Si nous suivons sa façon d’opérer, les vies des parents peuvent, en premier lieu, être transformées. Ensuite, les vies de nos enfants peuvent prendre une nouvelle direction. Les résultats ont de fortes chances d’être positifs et d’une portée considérable.
La Bible a prédit que nous arriverions à une époque où la famille aurait un besoin urgent d’être reconstruite. En fait, il est écrit que le cœur des pères sera ramené à leurs enfants, et le cœur des enfants ramenés à leurs pères, de peur que le pays ne soit détruit (Malachie 4:6). Il ne faut pas aller chercher très loin pour s’apercevoir que la génération actuelle tirerait bénéfice d’une telle réorientation.
Si nous voulons améliorer notre façon d’instruire nos enfants, il faut commencer par rétablir le respect pour Dieu et ses valeurs au sein de la cellule familiale. Il faut débuter avec les parents qui sont désorientés, qui ne connaissent plus vraiment le but de la vie, et qui ont besoin de découvrir les valeurs fondées sur la Bible qui sont les seules à pouvoir aider la famille, fondement de n’importe quelle société stable et prospère.
Les enfants sont notre héritage légué au futur. Il est grand temps d’acquérir une idée plus claire de la direction dans laquelle notre société se dirige (séparée de Dieu et de son plan pour l’humanité) et d’apprendre ce que nous pouvons faire individuellement pour renverser la tendance. L’avenir de nos enfants et de la société en dépend.