Pau : une mère accusée d’avoir étouffé sa fille pour attirer l’attention
Sur le banc des accusés, cette femme de 32 ans. Au premier rang dans la salle, son mari. Elle doit répondre du meurtre de leur fillette de 2 ans et 1/2 et d’une tentative de meurtre sur un autre de leurs enfants 10 ans plus tôt.
Juin 2014 : la mère de famille appelle les secours. Elle aurait retrouvé le corps sans vie de son enfant, un coussin posé sur la tête. Le drame se joue dans un petit village : Bussunarits-Sarrasquette près de St-Jean-Pied-de-Port au Pays Basque.
Quelques semaines plus tard, alors qu’elle est hospitalisée, ses confidences font peser le doute. Les enquêteurs la soupçonnent d’avoir volontairement étouffé son enfant avec ce coussin.
Les gendarmes ont découvert un signalement pour maltraitance sur un autre enfant de la famille des années plus tôt. Ce fils a aujourd’hui 13 ans.
Maître Maître Teddy Vermote, avocat de la partie civile appelle la mère à dire la vérité lors du procès :
On a eu plusieurs versions, je crois 4 ou 5 versions qui diffèrent. Il faut que l’on sache ce qui s’est passé, , il faut qu’elle libère la famille son ex-mari bien sûr mais aussi ses enfants.
Maître Jon Bertizberea, avocat de la partie civile, décrit une famille qui souffre :
On a d’un coté une mère manifestement qui a fait du mal à un enfant et de l’autre coté des enfants qui ont perdu leur soeur mais qui en même temps ont perdu leur mère.
Syndrome de Münchhausen et enfance douloureuse
Selon les experts psychiatres, la jeune femme aurait les syndromes de Münchhausen par procuration. Un parent rend volontairement malade son enfant pour attirer l’attention et la compassion.
Sa vie, retracée par la présidente de la Cour fait apparaître une enfance douloureuse. Elle a été victime de deux viols à l’âge de 6 et 9 ans, elle a connu les familles d’accueil, les foyers, des soins psychiatriques et des tentatives de suicide.
Les jurés ont 4 jours pour décider des responsabilités. L’avocat de l’accusé n’a pas accepté de répondre à notre demande d’interview en ce premier jour de procès. La mère de famille encourt la réclusion criminelle à perpétuité.